Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir ce dimanche 16 mai alors que les échanges de tirs entre la bande de Gaza et Israël se sont poursuivis pendant la nuit. L’armée israélienne a frappé la maison du chef du Hamas pour la Bande de Gaza, Yahia Sinwar, tandis que le mouvement islamiste a de nouveau tiré des roquettes. Samedi, c’est un immeuble de treize étages abritant le média Al-Jazeera et l’agence américaine Associated Press qui a été bombardé par Tsahal.
Au sixième jour d’affrontements, des dizaines de roquettes ont été tirées dans la nuit vers Israël, y compris vers Tel-Aviv. Mais la plupart ont été interceptées. De son côté, l’armée israélienne a poursuivi ses raids aériens massifs contre le réseau de tunnels creusés par le Hamas, à des fins militaires, dans la bande de Gaza. 17 Palestiniens ont été tués ce dimanche dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, a rapporté le ministère local de la Santé, ce qui porte à 174 le nombre de personnes tuées dans l’enclave palestinienne depuis lundi.
Mais dans la nuit, l’armée israélienne a mené des frappes dans la région de Khan Younès dans le sud de Gaza, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Christian Brunel. Elle a ainsi détruit la maison de Yahya Sinoua, le Premier ministre du gouvernement du Hamas, présenté comme le chef du Hamas par le porte-parole de l’armée israélienne. On ignore dans l’immédiat le sort de ce haut dirigeant.
Le porte-parole de Tsahal s’est refusé à faire le moindre pronostic sur la durée des affrontements actuels. « Plus nous infligerons des dégâts au Hamas, plus la période de calme qui suivra sera longue. Il faut que le Hamas regrette d’avoir tiré la semaine dernière, des roquettes vers Jérusalem », s’est-il contenté de préciser.
Du côté de la ville Sainte, plusieurs rabbins ont appelé les fidèles juifs à ne pas venir prier ce soir et demain au Mur des Lamentations, dans la vieille ville de Jérusalem, à l’occasion de la fête de Shavouot, de crainte de nouveaux tirs de roquettes.
Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU
En tout cas, la situation inquiète de plus en plus la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce dimanche pour évoquer la situation et ce sera au tour des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne d’aborder le conflit lors d’une visioconférence d’urgence, a indiqué Josep Borrell.
Et samedi, le président américain Joe Biden s’est dit inquiet de l’escalade des violences. Tous les commentateurs israéliens estiment que Joe Biden a lancé, pour la première fois depuis le début des affrontements, un sérieux avertissement à Benyamin Netanyahu, sur les limites que doivent avoir les opérations israéliennes après la destruction de l’immeuble à Gaza, qui abritait les bureaux de l’Agence de presse américaine AP.
Selon le quotidien israélien Maariv, les dirigeants redoutent désormais que les pressions américaines accélèrent la fin des attaques à Gaza avant que tous les objectifs militaires n’aient été atteints.
Toutefois, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré samedi qu’Israël continuerait de frapper la bande de Gaza aussi « longtemps que nécessaire » et ferait tout son possible pour éviter les victimes civiles, faisant porter la responsabilité des violents affrontements des derniers jours au Hamas. « La partie qui porte la culpabilité de cette confrontation n’est pas nous, ce sont ceux qui nous attaquent », a ainsi déclaré Benyamin Netanyahu.
Avec rfi