« Cette affaire a été pour moi un chemin de croix mais si c’était le prix à payer pour que la vérité chemine, je suis prêt à l’accepter », a déclaré l’ancien Président de la République avant la levée de l’audience. « Je vous ai dit la vérité pendant ces trois semaines, comme je l’ai dit en garde à vue et tout au long de l’instruction », a-t-il poursuivi. « J’ai encore confiance en la justice de notre pays ».
Le parquet national financier a requis 4 ans de prison dont deux avec sursis à l’encontre de l’ancien Président de la République, poursuivi pour corruption et trafic d’influence. La même peine a été demandée pour Gilbert Azibert et Thierry Herzog, avec cinq ans d’interdiction professionnelle pour ce dernier.
Après un faux départ le 23 novembre, ce procès inédit s’est réellement ouvert le 30 novembre, sous haute tension, à la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Jamais un ex-chef de l’Etat n’avait comparu pour corruption sous la Ve République.
Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir obtenu, en 2014, par l’intermédiaire de son avocat, des informations couvertes par le secret auprès de Gilbert Azibert au sujet d’un pourvoi alors en cours d’examen à la Cour de cassation dans l’affaire Bettencourt.
À l’époque, Nicolas Sarkozy avait bénéficié d’un non-lieu dans ce dossier, mais il cherchait à faire annuler par la haute juridiction la saisie de ses agendas présidentiels, qui auraient pu être utilisés dans d’autres procédures judiciaires.
En contrepartie de ces informations et d’une tentative d’influence sur les magistrats qui examinaient sa demande, l’ex-chef de l’Etat est soupçonné d’avoir promis d’apporter un « coup de pouce » à M. Azibert pour un poste de prestige à Monaco, où ce dernier n’a finalement jamais été nommé.
Au dernier jour du procès jeudi, les avocats de MM. Herzog et Azibert ont pilonné pendant sept heures le « vide sidéral » du dossier, demandant la relaxe. « Où sont les preuves ? Il n’y a pas de preuves », s’est exclamé Hervé Témime, l’un des avocats de Me Herzog.
La veille, l’avocate de Nicolas Sarkozy, Jacqueline Laffont, avait elle aussi plaidé la relaxe, appelant à « accepter de dire que la justice est faillible, qu’elle a pu se tromper, se fourvoyer » en accusant son client à tort.
Avec Sputnik.