Au Niger, le chef de l’État, le général d’Armée Abdourahamane Tiani s’est rendu à Tillabéri le 4 octobre 2025. Il a choisi la route pour rejoindre cette ville frontalière. Un choix délibéré.
Son convoi s’est arrêté plusieurs fois entre Niamey et la capitale régionale. À Karma d’abord, puis à Sansané Haoussa. Les habitants attendaient depuis l’aube.
Malgré une chaleur écrasante, la foule est restée debout plus d’une heure. Les youyous résonnaient. Les enfants agitaient des drapeaux.
Le président a écouté les doléances, serré des mains, échangé quelques mots en djerma avec les villageois. Bref, une proximité voulue dans une région où l’État paraît parfois lointain.
Un message direct du général Tiani aux populations du Niger
Face à la tribune officielle, Tiani a parlé en langue locale. Il a remercié les Forces de Défense et de Sécurité pour leur abnégation face aux groupes terroristes.
Puis, il a appelé les citoyens à rester vigilants. « L’ennemi se transforme souvent en caméléon au milieu de nous. Votre vigilance et votre engagement sont essentiels », a-t-il déclaré selon l’Agence Nigérienne de Presse.
Le président a insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre militaires et civils. Les opérations de sécurité ne peuvent réussir sans l’aide des populations locales.
Il a rappelé que les tentatives de déstabilisation, venues de l’extérieur comme de l’intérieur, ont échoué grâce à la solidarité nationale.
Enfin, presque comme une parenthèse, il a évoqué le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie.
Des autorités locales mobilisées
Le lieutenant-colonel Maina Boukar, gouverneur de Tillabéri, a dressé un tableau sans fard de la situation. Attaques terroristes, banditisme, enlèvements, déplacements forcés de populations.
Les menaces restent réelles. Il a néanmoins souligné que les mesures prises par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie ont rétabli un climat de confiance relative.
Le commissaire divisionnaire Amadou Ousseini Oumarou, administrateur de la commune urbaine, a qualifié cette visite de source d’espoir.
Pour lui, la présence du chef de l’État dans cette zone à haut risque prouve l’engagement du pouvoir à restaurer la sécurité. Le chef de canton de Sakoira a même offert un cheval au président. Un geste traditionnel de respect.
Tillabéri, zone sensible du Sahel
Cette région située à la jonction de trois frontières demeure l’un des points les plus fragiles du Sahel. Les groupes armés y circulent. Les populations vivent dans la crainte quotidienne. Ce déplacement présidentiel n’est pas le premier.
En février dernier, Tiani s’était déjà rendu à Libiri, village meurtri par une attaque en décembre 2024. Cette fois, il est venu avec une délégation imposante : le ministre de la Défense Salifou Mody, le chef d’état-major des armées Moussa Salao Barmou, plusieurs membres du gouvernement et du CNSP.
Le président a conclu son discours en réaffirmant que le peuple nigérien est un et indivisible. Chaque citoyen doit participer à la protection du territoire.
Il a lancé un appel aux contributions, même modestes, pour renforcer les capacités de l’armée. Plusieurs milliards de francs CFA pourraient être mobilisés ainsi, selon lui.
