Le ministre vient de passer sa première nuit à la prison civile de Kollo, à cinquante kilomètres de la capitale Niamey. Placé sous mandat de dépôt mardi par le juge d’instruction du pôle économique et financier, il est accusé de détournements de deniers publics. Mahamadou Zada, a été nommé ministre de la communication en avril 2021 par le président Mohamed Bazoum.
Il est accusé d’avoir détourné une somme de 3 milliards de francs CFA appartenant à la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin), une société d’État qu’il a dirigée de 2013 à 2021. C’est cette société qui gère les participations de l’État nigérien dans les sociétés minières opérant dans le pays, dont l’uranium. Le montant devait être placé dans une institution locale de microfinance dénommée Taanadi et générer des bénéfices. Mais aucune trace de ces milliards n’a été enregistrée dans les livres comptables de la coopérative.
Plusieurs agents de Taanadi sont aux arrêts et le ministre Mahamadou Zada n’est pas soutenu par son parti, le Mouvement patriotique pour la République (MPR), où il occupait le poste de secrétaire général. Il ne l’est pas non plus par le gouvernement et doit justifier le placement des 3 milliards de francs CFA.
Le président Bazoum, qui a fait de la lutte contre la corruption une de ses principales priorités, a récemment indiqué qu’une “trentaine de hauts cadres de l’État, coupables de malversation ou détournement, croupissent actuellement en prison et y resteront longtemps”.
Avec RFI