Fils de l’ancien président gabonais déchu, Ali Bongo, Noureddin Bongo est récemment revenu dans une interview publiée par The Standard et relayée par RFI, sur la période post coup d’Etat dont a été victime son père, et qui a ensuite mené à son emprisonnement, mais aussi de sa mère. Durant son entretient, le fils de l’ancien président gabonais a évoqué sa période difficile en prison, où il assure avoir vécu les pires atrocités qui soient.
Se disant victime de torture à plusieurs reprises et contraint très souvent d’assister sans possibilité de se défendre à la torture de sa mère, Noureddin Bongo a évoqué chaque détail de son incarcération, qu’il a décrit comme traumatisant et humiliant.
« J’étais squelettique. La première fois que ma mère m’a vu, elle m’a dit que je ressemblais à Jésus sur la croix », affirmait-il dans la vidéo diffusée par The Standard et consultée par RFI.

« Toutes les tortures physiques qu’on voit dans les films, ils me les ont faites : passages à tabac, coups dans les parties génitales, ingestion forcée et massive de vodka, simulation de noyade, décharges de taser, ration frugale, cellule sans couchage, plongée dans le noir la journée et éclairée la nuit», ajoute-t-il.
Ajouté aux tortures qu’il a subies, le fils de l’ancien président, a aussi confié avoir vu des gardes, étranglé sa mère, qu’ils n’hésitaient pas aussi à frapper. La famille a depuis déposé une plainte en France en mai 2024 pour « séquestration, détention arbitraire, actes de torture et de barbarie ».
« Ce n’est pas ma faute si un tiers des Gabonais vivent dans la pauvreté »
Noureddin Bongo, qui a depuis retrouvé sa femme et ses enfants à Londres, a par ailleurs avoué avoir cédé tous les actifs de la famille aux tortionnaires.
Il a aussi rejeté les accusations de corruption et de détournements assurant : « Ce n’est pas ma faute si un tiers des Gabonais vivent dans la pauvreté », dit-il, se dépeignant comme « un bouc émissaire commode ».
Celui qui dit s’être senti quelques fois étranger au Gabon, a assuré n’avoir jamais eu d’aspiration politique. Il a aussi évoqué une sorte de trahison du nouveau président, Brice Oligui Nguema, à l’endroit de sa famille.
« J’avais complètement confiance en Oligui, c’était un protecteur pour ma famille, il venait aux anniversaires de mes enfants. Pour quelqu’un comme ça, d’être capable de se retourner contre nous, d’ordonner de violentes tortures contre moi, ça montre que n’importe qui est capable de faire des choses horribles», dit-il.