Trop grandes, trop pendantes, trop asymétriques, trop pigmentées… Depuis quelques années, de plus en plus de jeunes femmes ont recours au lifting de la vulve. Cette opération de chirurgie intime appelée nymphoplastie consiste à modifier, réduire ou rajeunir les lèvres de l’appareil génital féminin.
Les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme pour mettre en garde contre les dangers de cette pratique très en vogue chez les plus jeunes. Récemment, le nombre de jeunes femmes ayant eu recours à cette opération a bondi chez nos voisins américains et britanniques.
Aujourd’hui, cette pratique s’empare de l’Hexagone et de nombreuses adolescentes françaises y ont recours. Rappelons que cette opération n’est pas sans conséquences sur la santé. Puisqu’à terme, elle peut entraîner une diminution de la sensation sexuelle, une perte de sensation ou encore des cicatrices.
En 2018, un sondage par Essity Intimate Survey avait démontré que 36 % des femmes estimaient que leur vulve n’était pas parfaite. Et certaines avouaient même avoir déjà ressenti une gêne face à leurs propres parties intimes.
Une vulve est une vulve
Selon plusieurs experts, l’augmentation massive des nymphoplasties est une répercussion directe d’un effet de mode véhiculé par les réseaux sociaux. Ainsi qu’une représentation souvent négative et dangereuse de ce que serait la vulve parfaite.
Autant vous le dire, directement, la « vulve parfaite »n’existe pas ! Dans un communiqué, le collectif Osez le féminisme met en garde contre ses pratiques. Pour eux, cela soulève un problème actuel de notre société patriarcale :
« Toutes les femmes apprennent depuis l’enfance que leur corps sert à un but : être beau et désirable par les hommes. Ces injonctions, nous les vivons toutes ! ». Pour autant, diverses initiatives émergent pour privilégier l’acceptation de soi et montrer que toutes les vulves sont normales.
Sur le compte Instagram The Vulva Gallery, l’artiste Hilde Atalanta illustre les témoignages et les dessins d’organes génitaux féminins pour montrer la diversité des vulves et ainsi les normaliser.
« Je veux célébrer la diversité, offrir un large éventail de représentations de vulves facilement accessibles. Et encourager la discussion autour de nos corps et de notre sexualité » explique-t-elle aux Inrocks.