Dans la haute politique internationale, il y a aussi des défaillants. Vos dettes se comptent en millions de dollars et les conséquences de ne pas les payer sont globales. Mercredi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a informé les pays membres par lettre qu’au moins trois de leurs collègues ne prendront pas part aux votes lors de la prochaine réunion de l’Assemblée générale.
Ce sont les représentants de l’Iran, du Venezuela et du Soudan, qui ont accumulé plus de dettes au cours des deux dernières années qu’ils n’en ont payé. C’est la règle établie à l’article 19 de la meilleure charte de l’organisation pour déterminer quand un pays membre peut être privé du droit de vote pour n’avoir pas payé sa cotisation. Par la même règle, les États-Unis, qui sont le plus gros contributeur, s’en tirent à chaque fois qu’ils décident d’arrêter de payer un bras de l’organisation qui marche sur son pied. Assurez-vous simplement d’injecter plus de dollars que vous ne devez dans une autre agence des Nations Unies qui correspond à vos intérêts.
En effet, lorsque Joe Biden est arrivé au pouvoir, les États-Unis devaient à l’ONU plus de 2 milliards de dollars accumulés sous l’administration de Donald Trump. Le magnat avait décidé de cesser de financer l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qu’il a transformée en bouc émissaire de la pandémie. Mais auparavant il aurait également fait de même avec le Fonds mondial pour la population. Biden a dû convaincre les législateurs que son pays aurait “plus de force” s’il payait les frais.
Pour l’Iran, perdre son droit de vote n’est pas nouveau. Elle a déjà souffert à cette même date l’an dernier, lorsqu’il a fallu la collaboration internationale de plusieurs entités bancaires dans différents pays pour fournir les fonds nécessaires pour faire face à la dette. A l’époque comme aujourd’hui, le gouvernement des ayatollahs reprochait aux Etats-Unis son malheur pour les sanctions qui bloquent les comptes internationaux. Cette fois, il aura besoin d’un minimum de 18,4 millions de dollars pour que ce droit soit rétabli, mais il a encore plus besoin du Venezuela, pour qui le paiement minimum devra être de près de 40 millions de dollars (environ 23 milliards de Francs CFA), selon la lettre de Guterres.
Le Soudan, le troisième et le plus pauvre des sinistrés, arriverait avec moins de 300 000 dollars. Cinq autres pays exigent des quantités beaucoup plus faibles et devraient donc les satisfaire prochainement. Enfin, Comores, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie ont reçu une dispense du Conseil de sécurité de l’ONU depuis octobre dernier pour avoir subi des situations de force majeure, ce que les nouveaux touchés rechercheront également.