Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Pakistan : un pédiatre séropositif soupçonné d’avoir injecté le VIH à plus de 400 enfants

Facebook
Twitter
WhatsApp

Dans un village pauvre du Pakistan, ce vendredi 17 mai, des parents attendent anxieusement que leurs enfants passent un test de dépistage du VIH. Des centaines de personnes de la région ont récemment été testées positives, semble-t-il suite à l’usage répété par un médecin d’une seringue contaminée.

La police a été dépêchée pour maintenir l’ordre parmi la foule tendue, tandis que les familles se pressaient dans le centre d’analyse mis en place à Wasayo, près de la ville de Larkana, dans la province du Sindh (sud).

Lire aussi : Royaume-Uni : Theresa May vit ses derniers jours de Première ministre

Le pédiatre envoyé en prison

La colère et la peur sont palpables dans ce village durement frappé par l’épidémie. Les autorités disent ignorer pour l’instant si l’épidémie est due à des négligences graves ou aux pratiques d’un pédiatre malintentionné. Les enquêteurs affirment qu’il est lui-même séropositif.

Selon des responsables, 430 enfants et 100 adultes ont été testés positifs au VIH ces dernières semaines dans la région. The Guardian raconte que le docteur a été arrêté par les autorités locales la province du Sindh, au sud du Pakistan. Il a été emprisonné dans une cellule délabrée dans la ville de Ratodero et nie avoir inoculé sciemment le virus aux patients.

Lire aussi : Organisations internationales : L’ANPE recrute pour ces 36 postes (16 mai 2019)

 « 60 % sont des enfants (concernés) de moins de 5 ans », précise Sikandar Memon, qui gère le programme anti-sida pour le compte de la province. Les parents sont nombreux à s’alarmer à l’idée que l’avenir de leurs enfants soit irrémédiablement compromis dans un pays où la maladie reste mal connue et l’accès aux soins difficile, surtout pour les populations rurales pauvres.

Le Pakistan a longtemps été considéré comme un pays où la prévalence du VIH était faible. Mais le virus se propage désormais à un rythme inquiétant, en particulier chez les toxicomanes et chez les travailleurs du sexe.

Lire aussi : Togo : la CEDEAO recrute pour ces 35 postes

Une seringue contaminée ?

Avec quelque 20 000 nouveaux cas de séropositivité recensés pour la seule année 2017, le rythme de propagation de la maladie au Pakistan est le deuxième plus rapide en Asie, selon des statistiques de l’ONU. Le pays, dont la population est en croissance rapide, souffre déjà d’un manque d’infrastructures médicales, longtemps négligées par les autorités. Si bien que les communautés rurales pauvres sont particulièrement vulnérables face aux pratiques médicales douteuses.

« Selon certaines données gouvernementales, environ 600 000 charlatans sont actifs dans le pays et environ 270 000 pratiquent dans la province du Sindh », a indiqué l’agence UNAIDS dans un communiqué. « Pour économiser de l’argent, ces charlatans feront des piqûres à plusieurs patients avec une seule seringue. Cela pourrait être la cause principale de la multiplication des cas », estime Sikandar Memon.

Avec AFP