Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son ministre des Finances, Rishi Sunak, ont reçu une amende ce mardi pour avoir participé à une fête au 10, Downing Street le 19 juin 2020 alors que les rassemblements étaient interdits. Les dirigeants l’ont aussitôt payé mais sont à nouveau au coeur d’une tempête politique et médiatique.
Boris Johnson envisage de geler le budget de la BBC et de supprimer la redevance due à la chaîne mais il semble se donner du mal pour lui fournir la matière d’un nouveau feuilleton. Le scandale du “Partygate”, cette série de révélations autour de festivités tenues en 2020 et 2021 dans la résidence officielle du Premier ministre britannique alors que les rassemblements étaient interdits, s’est en effet enrichi mardi d’un nouvel épisode.
Enquêtant sur ces fêtes illégales au sommet de l’État, la police a annoncé avoir envoyé mardi une cinquantaine d’amendes. Et parmi les verbalisés, le chef du gouvernement britannique, sa femme Carrie, et le Chancelier de l’Échiquier (c’est-à-dire ministre des Finances), Rishi Sunak, sanctionnés pour avoir participé à un pot organisé le 19 juin 2020 célébrant l’anniversaire de Boris Johnson.
Les deux dirigeants ont déclaré dans la foulée avoir aussitôt réglé la contravention et exclu de renoncer à leurs fonctions. Mais l’opposition et une large part de l’opinion publique réclament leur démission.
Une amende qui est une première
50 livres (soit très précisément 60 euros). Selon le Daily Mail, c’est le montant de l’amende dont Boris Johnson et Rishi Sunak ont dû s’acquitter mardi après que la police leur a reproché d’avoir participé à cette fête d’anniversaire. Il se pourrait d’ailleurs que le Premier ministre paie encore d’autres douloureuses dans un avenir proche car, remarque ici RFI, la police le soupçonne d’avoir été présent lors de six des douze événements collectifs organisés au 10, Downing Street, au mépris des règles alors en vigueur.
Cette amende est encore une première à un autre titre : jamais auparavant un Premier ministre et un ministre des Finances n’avaient été convaincus – durant l’exercice de leurs fonctions – d’avoir enfreint la loi. Le scandale est d’autant plus grand qu’il infirme de facto le discours que Boris Johnson a toujours présenté aux parlementaires à la Chambre des Communes depuis que le “Partygate” a éclaté dans la presse en décembre dernier. Malgré ces festivités, il affirmait ne pas avoir commis personnellement de faux pas, n’ayant jamais dérogé aux mesures sanitaires.
“Je n’ai pas pensé enfreindre les règles”
C’est d’ailleurs à la montée de ce procès en insincérité que Boris Johnson a voulu répondre mardi en ouverture de sa réaction officielle, publiée sur le site de l’exécutif. Détaillant son emploi du temps du 19 juin 2020, il y reconnaît d’abord : “Au milieu de tous ces engagements, durant une journée qui se trouvait par ailleurs être mon anniversaire, il y a eu un bref rassemblement dans mon cabinet peu après 14h et qui a duré moins de 10 minutes, pendant lequel mes collaborateurs m’ont gentiment adressé leurs vœux”.
“En toute franchise, à ce moment-là, je n’ai pas pensé que je pouvais être en train d’enfreindre les règles”, a-t-il précisé. “Mais bien sûr, la police est parvenue à une autre conclusion et je la respecte pleinement”, écrit-il encore, enchaînant : “Je comprends la colère que beaucoup ressentiront dans la mesure où j’ai moi-même échoué à observer les règles que mon gouvernement avait édictées pour protéger le public, et j’accepte en toute sincérité que le peuple ait le droit de s’attendre à mieux. Maintenant, je ressens encore plus fortement mon devoir de servir les priorités du peuple britannique”.
Avec Bfmtv