Patrick Balkany restera finalement encore en prison. Incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), l’ancien maire de Levallois-Perret (92) avait été autorisé recouvrer, dès mercredi 1er juin, une forme de liberté. Ses avocats ont annoncé ce lundi avoir obtenu un aménagement de peine pour sa remise en liberté conditionnelle, sans bracelet électronique.
«Cette décision est irréprochable en droit car rien ne justifie le maintien en détention d’un homme de 73 ans qui a déjà purgé les deux tiers de sa peine», ont réagi en début d’après-midi ses avocats, Me Robin Binsard et Romain Dieudonné.
«Il a manifestement pris conscience de ses manquements lors de la précédente mesure d’aménagement de peine, manquements sanctionnés par une nouvelle incarcération difficilement supportée», selon la décision du tribunal. Par ailleurs, le juge a indiqué que Patrick Balkany a «mis en place, conjointement avec son épouse, depuis le mois de février, des versements mensuels d’un montant total de 1.300 euros aux fins de régler les sommes dues à l’administration fiscale au titre des infractions commises».
POUR LE PARQUET, LE COMPTE N’Y EST PAS
Le parquet a cependant fait appel de cette décision. La libération de Patrick Balkany est donc pour l’heure suspendue. Lors de l’audience qui a eu lieu à huis clos au sein de la prison le 19 mai dernier, le parquet s’était déjà opposé à cette remise en liberté, estimant que Patrick Balkany «manifeste toujours son opposition au principe de sa condamnation, en dépit de son caractère définitif, ce qui augure mal du respect de la mesure d’aménagement de peine sollicitée».
Selon le parquet, l’ancien élu LR «ne justifie, au plus, que du paiement d’une somme totale de 7.000 euros environ, depuis février 2022, alors que la dette fiscale dont il a la charge de la réparation s’élève à plus de quatre millions d’euros».
ISABELLE BALKANY TOUJOURS HOSPITALISÉE
Patrick Balkany avait été placé en détention le 7 février dernier. Après avoir passé cinq mois en détention pour fraude fiscale, puis avoir été libéré sous bracelet électronique pour raisons de santé, il était retourné en prison en raison de nombreux manquements à ses obligations, selon la justice.
Le placement sous bracelet électronique de son épouse Isabelle, toujours hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février, avait également été révoqué. Les époux Balkany avaient été reconnus coupables de ne pas avoir payé d’impôt sur la fortune entre 2010 et 2015 et d’avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014, pour un total estimé de 4 millions d’euros de sommes éludées.
Quelques semaines après son incarcération, l’ancien maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a déposé une requête en libération conditionnelle par le biais de ses avocats début avril.
Avec Cnews