Encore un rebondissement dans l’affaire de Paul Rusesabagina, le Rwandais dont l’histoire pendant le génocide des Tutsi, en 1994, a inspiré le film Hôtel Rwanda. En effet, le héros du film hollywoodien Hôtel Rwanda devra encore attendre un mois (20 septembre) pour connaître son sort.
C’est ce qui ressort de la dernière décision du tribunal devant lequel il se défend contre neuf chefs d’accusation dont terrorisme. Le tribunal devait initialement se prononcer vendredi, mais un report a été annoncé sans préciser les raisons. Depuis plus d’un an, son avocat belge multiplie les tentatives pour voir son client, sans résultat, rapporte Africanews.
« Je n’ai pas vu mon client, c’est cela tout le problème », a déclaré Vincent Lurquin, l’avocat belge de l’accusé. « Ils refusent que je voie mon client, je suis allé voir le bâtonnier qui n’a pas voulu me recevoir, je suis allé voir le procureur général qui n’a pas voulu me recevoir, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Justice. Mais, en Belgique, le ministre des Affaires étrangères a contacté son homologue. Le parquet fédéral l’a fait également et ils ne veulent pas nous répondre, ils ne veulent pas que je le voie. »
Les autorités reprochent à l’avocat d’être venu dans le pays avec un visa touristique, ne lui permettant pas de travailler et donc de représenter Paul Rusesabagina lors des audiences. L’avocat a été expulsé et a précisé être désormais interdit d’entrer sur le territoire.
« Que voulez-vous que je fasse, comment voulez-vous qu’on plaide si on ne voit pas son client ? », continue l’avocat. « On n’est pas accusé comme ça, on est accusé de quelque chose. Et ce quelque chose, ce sont des centaines de pages que l’on doit analyser avec lui. Si je ne peux pas l’analyser, cela veut dire que la justice ne peut pas être faite. Je ne comprends pas non plus quelle est la raison, sauf je vous dis, une raison d’Etat que je ne connais pas. »
Paul Rusesabagina risque la prison à vie. Ses proches et sa fondation ont dénoncé le procès, qualifié de “spectacle mis en place par le gouvernement pour faire taire un critique et refroidir toute dissidence future”.