L’Égypte a restreint la vente des gilets jaunes, devenus depuis peu le symbole du mouvement social en France. La commercialisation des fameuses chasubles serait désormais soumise au contrôle de la police, selon plusieurs commerçants qui se sont confiés à AFP.
Les cinq détaillants cairotes ont affirmé à l’AFP que la vente de ces gilets n‘était pas possible sans autorisation.
Selon l’un des vendeurs, “pour vendre des gilets jaunes, il faut le feu vert du commissariat de police” du quartier.
Le propriétaire d’un autre petit commerce accepte de vendre discrètement un gilet jaune, lançant toutefois : “Cachez-les vite! Vendre ces vestes devient plus dangereux que de vendre de la drogue”.
“Des responsables de la sécurité nationale sont venus et nous ont demandé de ne pas vendre de gilets jaunes”, affirme un troisième commerçant. “Ils ont peur de la contagion après les manifestations en France”.
Par ailleurs, selon un des importateurs contacté par l’AFP, qui a requis l’anonymat, l’ordre a été donné aux entreprises importatrices “la semaine dernière” de fournir uniquement les compagnies et non plus les détaillants qui vendent aux particuliers.
Le 8e anniversaire de la révolution sous contrôle
Issus majoritairement des classes populaires et moyennes, les “gilets jaunes”, qui tirent leur nom du gilet fluorescent que doit posséder chaque automobiliste en France, se disent excédés par la politique fiscale et sociale du président Emmanuel Macron, qu’ils jugent injuste et manifestent depuis plusieurs semaines.
En Égypte, les manifestations sont elles-mêmes soumises à une autorisation policière.
Les restrictions sur la vente des gilets jaunes interviennent à quelques semaines du huitième anniversaire de la révolte de janvier 2011, qui a renversé le régime du président Hosni Moubarak après des manifestations de masse.
À cette occasion, les autorités égyptiennes craignent des manifestations non autorisées et des débordements.
Ces mêmes autorités ont lancé une campagne de répression contre les Frères musulmans après le renversement du président Mohamed Morsi issu de cette confrérie déclarée “organisation terroriste” en Égypte. La répression s’est ensuite étendue aux militants politiques de toutes tendances, faisant taire tous les dissidents.