Tout en réaffirmant l’importance des pressions sur Israël pour lever le blocus du territoire palestinien, les autorités égyptiennes ont fait savoir mercredi que toute forme d’action pro-palestinienne organisée par des “délégations étrangères” exigeait une “autorisation préalable”.
Les interpellations recensées depuis mercredi par les organisateurs de la Global March n’ont pas fait l’objet de communication officielle.

Parmi les militants interpellés figurent des Américains, des Australiens, des Autrichiens, des Hollandais, des Espagnols, des Français, des Marocains, des Tunisiens, des Sud-Africains, selon Seif Abu Kishk.
Des messages privés sur les réseaux sociaux ou transmis par les organisateurs font aussi état d’interpellations de Grecs, d’Algériens et de Colombiens et d’expulsions de Français, Allemands ou Belges. La logistique très décentralisée du collectif complique la collecte d’informations exactes sur la situation en cours.
“Ce qui s’est passé (les descentes dans les hôtels, les interrogatoires des participants, la confiscation des téléphones, les fouilles des personnes et des bagages à l’aéroport) était complètement inattendu”, a déclaré Seif Abu Kishk.
“Ce qui se passe à présent n’est pas lié à nos positions, mais à la façon dont les autorités égyptiennes gèrent la situation”, a-t-il dit.
“Réponse officielle”
Le collectif “Global march to Gaza” a affirmé mercredi avoir envoyé “il y a plusieurs semaines” une demande d’autorisation officielle au Caire et dans les ambassades des différents pays impliqués, mais “sans réponse officielle” jusqu’à présent.
“On attend une prise de position de l’État français et de l’État égyptien, mais personne ne répond clairement”, a déploré Catherine Le Scolan-Quéré la porte-parole de la délégation française du collectif.
“Pour l’instant, à moins de 24 heures de la marche, tout le monde se rejette la responsabilité”, a-t-elle dit à l’AFP sans pouvoir préciser combien de militants français se trouvaient actuellement retenus au Caire.
Quelque 4.000 militants d’une quarantaine de pays ont réservé des vols pour Le Caire afin de participer à la marche, selon les organisateurs. L’objectif est de partir du Caire en Égypte pour rallier en bus la ville d’al-Arich, dans le nord du Sinaï, à 344 km au nord-ouest de la capitale, puis à pied jusqu’à Rafah, du côté égyptien de la frontière.
Parallèlement, la caravane Soumoud, un convoi réunissant des militants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, se trouve actuellement en Libye et compte passer en Égypte pour aller jusqu’à la bande de Gaza.
La “Global March”, le convoi Soumoud et le voilier Madleen qui a été intercepté lundi par les autorités israéliennes ont “des buts communs” mais “sont trois mouvements différents”, selon les organisateurs de la marche.
Après 20 mois de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser davantage d’aide dans ce territoire palestinien afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et produits de première nécessité.
© Agence France-Presse