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Plus grand escroc de son époque : l’histoire incroyable de l’homme qui a vendu la tour Eiffel

Crédit Photo : www.toureiffel.paris

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Il s’agit de l’histoire de l’homme qui a réussi à se faire passer pour un haut fonctionnaire et vendre à un ferrailleur les 7300 tonnes d’acier de la tour Eiffel. Il est connu sous le nom de Victor Lustig.

Mais en réalité, il est sans identité. Puisqu’il est détenteur de plus d’une quarantaine de noms avec lesquels il fait ses opérations. Le seul point sur lequel il fait l’unanimité est qu’il fut l’un des plus grands escrocs de son époque.

Alors qu’il est né en 1890 dans une famille aisée de la région de Bohème (ancienne Autriche-Hongrie), Victor Lustig a préféré mettre à profit son intelligence pour une activité moins fastidieuse, et beaucoup plus lucrative : l’escroquerie.

Suite à la perte d’éclat de la tour Eiffel, construite pour l’Exposition universelle de 1889, les visiteurs étaient de moins en moins nombreux, et les critiques toujours aussi vives. Pour compenser son manque d’intérêt touristique, rapporte les médias, Gustave Eiffel tente de bien de la rendre indispensable en réalisant de nombreuses expériences scientifiques. Mais en 1925, Eiffel est mort, et la Mairie de Paris, propriétaire du monument depuis 1910, ne sait plus trop quoi en faire…

A en croire le journal Un jour de plus à Paris, Victor Lustig a eu l’idée folle de vendre le site en lisant un article dans la presse, qui retrace les difficultés financières pour entretenir la Tour.

Pour paraître crédible, il se procure du faux papier à en-tête de la Ville de Paris ainsi qu’une fausse carte d’accès à la tour. Après avoir listé les plus gros ferrailleurs de la région, il leur fait parvenir une invitation qui se veut secrète.

C’est ainsi qu’en avril 1925, cinq hommes d’affaire répondent à l’invitation. Dans les salons de l’hôtel Crillon, Victor Lustig, mandaté (soi-disant) par la Ville de Paris, présente le projet : l’immense flèche de métal coûte trop cher à entretenir, et l’Etat a décidé de s’en débarrasser.

Le plus offrant se verra confier son dépeçage, et deviendra l’heureux propriétaire des 15.000 poutres et 2,5 millions de rivets qui la composent. Seuls le président de la République Gaston Doumergue et quelques personnalités haut placées sont au courant. Une transaction qui doit donc rester confidentielle pour éviter toute opposition publique au projet.

Pour rendre son arnaque crédible, Victor Lustig propose aux cinq hommes d’aller visiter la tour après la réunion. Muni d’une fausse carte d’accès, il contourne la queue et monte au 3e étage, d’où les ferrailleurs peuvent contempler Paris.

Parmi eux, un dénommé André Poisson est la cible choisie. Jeune entrepreneur de province, il nourrit un complexe d’infériorité face au monde des affaires parisien. Quelques jours plus tard, il tombe dans le piège.

Les deux hommes se retrouvent au Crillon, mais cette fois-ci en tête-à-tête, et pour finaliser le contrat. Pour incarner au mieux son personnage de haut fonctionnaire, Victor Lustig demande en plus du chèque que lui remet le ferrailleur un pot-de-vin. Affaire conclue.

Lorsque André Poisson se rend compte de l’arnaque, il est déjà trop tard. Victor Lustig a encaissé le chèque et est parti en Autriche. Poisson, honteux et humilié, ne rendra jamais l’affaire publique…

Une aubaine pour Victor Lustig, qui quelques années après retentera le coup ! Mais cette fois, l’acheteur était trop méfiant et le dénonça à la police. Victor dut fuir pour les États-Unis, où il continua ses activités favorites. Mais il sera arrêté plus tard et condamné à 15 ans de prison.

Crédit Photo : Actu.fr