Dans le contexte d’un échange de sanctions entre la Chine et l’Union européenne, l’ambassadeur de la République populaire en France a été convoqué ce lundi 22 mars, selon le Quai d’Orsay.
La France a qualifié d’«inacceptables» certains de ses propos, notamment à l’encontre de parlementaires, ainsi que les mesures de rétorsions annoncées par Pékin.
«Après la multiplication des propos inacceptables tenus publiquement par l’ambassade de Chine ces derniers jours, y compris sous la forme d’insultes et de menaces à l’encontre de parlementaires et d’un chercheur français, nous rappelons les règles élémentaires consacrées par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui s’attachent au fonctionnement d’une ambassade étrangère, notamment s’agissant de sa communication publique. L’ambassade est invitée à s’y conformer strictement», a indiqué le ministère français.
Selon une source diplomatique, le ministère des Affaires étrangères devrait recevoir l’ambassadeur de Chine en France mardi 23 mars.
«Ce n’est pas en s’en prenant à la liberté académique, à la liberté d’expression et aux libertés démocratiques fondamentales que la Chine répondra aux préoccupations légitimes de l’Union européenne», a déclaré dans un communiqué le ministère.
Les sanctions contre la Chine
Après que l’Union européenne a décidé de sanctions contre quatre personnalités chinoises, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni s’y sont joints. Les sanctions sont des interdictions de visas et des gels d’avoirs.
Elles visent notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, accusé de «graves atteintes aux droits de l’Homme», de «détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïghours et aux membres d’autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d’atteintes systématiques à leur liberté religieuse». Sont également concernés l’ancien responsable de cette province, Zhu Hailun, deux hauts responsables chinois, Wang Mingshan et Wang Junzheng, ainsi que le Bureau de la sécurité publique du Corps de production et de construction du Xinjiang.
Ces sanctions européennes sont les premières contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen.
Les États-Unis ont sanctionné deux des quatre responsables chinois identifiés par les Européens, à savoir Wang Junzheng et Chen Mingguo.
Le Royaume-Uni a aussi imposé des sanctions contre quatre responsables chinois et contre une entreprise du secteur de la construction.
Le prétexte de ces mesures était une violation des droits de l’Homme des Ouïghours. Pékin a notamment été accusé de persécuter des musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang.
La Chine réplique
Pékin a dénoncé les accusations qui lui sont reprochées et sa réponse n’a pas tardé. Il a visé par des sanctions 10 Européens, dont des députés du Parlement européen, ainsi que quatre organisations, dont le comité politique et de sécurité, une structure permanente du Conseil de l’UE, la sous-commission droits de l’Homme du Parlement européen, l’Institut Mercator pour les études chinoises, basé à Berlin, et la fondation Alliance des démocraties, une ONG danoise. L’eurodéputé français Raphaël Glucksmann figure parmi les 10 personnes accusées de «graves atteintes à la souveraineté et aux intérêts chinois, et de répandre des mensonges et des fausses informations malveillantes».
Les Européens et leurs familles seront interdits de séjour en République populaire de Chine, à Hong Kong et à Macao.
Avec sputniknews