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Pour économiser du carburant, Airbus s’inspire des oiseaux migrateurs

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À l’image de Léonard de Vinci et de ses machines volantes, le monde animal est depuis longtemps une grande source d’inspiration pour l’homme. Et Airbus n’échappe pas à la règle.

Après «Bird of Prey», son avion conceptuel qui imitait le vol plané des rapaces, le constructeur a dévoilé, fin novembre, son nouveau concept biomimétique. Baptisé «fello’fly», ce projet entend faire voler deux avions de même type en formation, à la manière des oiseaux migrateurs.

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Cela se traduit concrètement par un avion de tête, suivi à trois kilomètres de distance par un avion suiveur. Objectif: diminuer de 5 à 10% sa consommation de carburant sur un vol long-courrier, et ainsi alléger ses émissions de CO2. «C’est tout sauf anecdotique, puisqu’une tonne de carburant économisée, c’est trois tonnes de CO2 économisées», souligne Sandra Bour Schaeffer, directrice de l’activité Démonstrateurs chez Airbus.

Un essai réel doit avoir lieu au premier semestre 2020, «pour montrer qu’on peut apporter une assistance efficace au pilote et avoir une trajectoire sécurisée», souligne Sandra Bour Schaeffer. Puis, «au premier semestre 2021», aura lieu «une vraie démonstration en vol avec des passagers et un de nos avions ‘‘suiveurs’’ sur un vol long-courrier, type Europe-Etats-Unis », ajoute-t-elle.

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«Scientifiquement, le vol en ‘‘v’’ des oiseaux migrateurs permet de réduire leurs efforts. C’est la même chose qu’entre deux voitures ou deux cyclistes, celui de devant crée un phénomène d’aspiration pour celui de derrière, qui subit une moindre résistance. Dans le cas d’Airbus, l’avion de derrière nécessite donc moins de puissance et économise du carburant», détaille Marc Weber, responsable de la filière aéronautique de l’école d’ingénieurs ESTACA.

«Cela fait longtemps que l’on connaît l’efficacité du vol des oiseaux migrateurs. Chez Airbus, nous nous sommes sincèrement posé la question de savoir si c’était transscriptible à l’aviation», raconte Sandra Bour Schaeffer. Alors, quand au début des années 2000, la NASA valide cette faisabilité, Airbus se lance dans l’aventure.

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«En 2016, on a pris un A380, suivi d’un A350, pour faire des essais en vol et voir si cette disposition était sécurisée pour l’avion suiveur sans affecter le confort à bord», poursuit cette diplômée de l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique (ISAE-ENSMA). Après des démonstrations concluantes, le défi d’Airbus est d’arriver désormais à rendre le projet opérationnel, notamment en assistant les pilotes ou en travaillant sur les distances entre chaque avion, qui peuvent différer selon les modèles.

«Fello’fly est encore au stade du démonstrateur, il nous reste à travailler sur ses aspects techniques et commerciaux. On ne peut pas garantir à ce stade que ça soit 100% faisable, mais on y croit!», s’enthousiasme Sandra Bour Schaeffer. Le projet est aussi loin d’être une utopie pour Marc Weber: «Technologiquement, c’est possible. L’enjeu principal reste celui de la sécurité, dans le sens où il faut concevoir un système pour permettre aux avions de rester à une proche distance sans risque.»

Avec  LeFigaro