Ali Mahamane Zeine, premier ministre du Niger a reçu mercredi 29 octobre une délégation venant du Tchad conduite par Abderahim Awat Atteib, ministre de l’Élevage et de la Production animale.
Le ministre de l’Élevage et de la Production animale du Tchad achevait ainsi une mission de plusieurs jours sur le sol nigérien.
Une visite qui a permis de lancer officiellement, dans la région de Diffa, une nouvelle campagne de vaccination transfrontalière contre deux pathologies animales redoutées : la péripneumonie contagieuse bovine et la peste des petits ruminants.

« Nous sommes venus rendre compte au Premier Ministre de notre mission ici au Niger », a déclaré le professeur Atteib. En effet, cette coopération sanitaire ne date pas d’hier. En 2023, les deux pays avaient déjà organisé une première campagne conjointe de vaccination au Tchad, précisément à Liwa, le 27 novembre.
Cette expérience pilote avait enregistré des résultats positifs sur la santé animale dans les zones frontalières, réduisant considérablement les cas de maladies infectieuses. Ainsi, la cérémonie officielle du 28 octobre 2025 à Sayam, dans la commune rurale de Chétimari, s’inscrit dans la continuité de ces efforts communs.
Les délégations tchadienne et nigérienne ont également effectué des visites techniques au laboratoire central de l’élevage, le LABOCEL, situé à quelques kilomètres de Niamey. Cette infrastructure joue un rôle stratégique. Le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, ministre nigérien de l’Agriculture et de l’Élevage, a insisté sur la nécessité de renforcer le plateau technique de ce centre.
Avec le renouvellement des équipements, le LABOCEL peut satisfaire plus de 80 % des besoins en vaccins du pays. Bref, l’objectif affiché reste d’en faire une référence continentale, un véritable outil de souveraineté.
Par ailleurs, l’élevage représente un poids économique considérable dans les deux nations. Au Niger, ce secteur contribue à plus de 13 % du PIB national et emploie près de 80 % de la population active. Dans la région de Diffa, plus de 95 % de la population vit directement ou indirectement de cette activité, sur une superficie pastorale estimée à 6,7 millions d’hectares. Le cheptel régional compte près de 5,9 millions de têtes, toutes espèces confondues. Ces chiffres illustrent l’enjeu sanitaire et économique de la vaccination transfrontalière.
« Nous voulons que cette coopération se pérennise », a souligné le ministre tchadien. De fait, un comité conjoint de suivi sera mis en place pour assurer l’application effective des recommandations adoptées. Cette structure permettra de coordonner les interventions vétérinaires le long de la frontière commune.
Le Tchad et le Niger partagent des liens historiques et géographiques qui facilitent naturellement ces échanges. D’ailleurs, la transhumance transfrontalière constitue une réalité ancestrale pour les communautés pastorales de la région.