Ce samedi 1er décembre 2018, prenait fin à Lomé, la semaine de l’inclusion financière dans l’UEMOA. Une première édition qui s’est simultanément déroulée dans les 8 pays de l’UEMOA où est implantée la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), organisatrice de l’événement.
Au Togo, ce sont le siège de la BCEAO à Lomé et l’Université de Lomé qui a abrité les travaux qui ont porté sur le thème « L’inclusion financière : levier de développement économique et social ».
Depuis le lancement le 26 novembre jusqu’au 1er décembre, tant au siège de la BCEAO à Dakar que dans les 8 autres Etats membres, il a été question de réfléchir sur les voies et moyens pour parfaire le schéma de l’inclusion financière dans les différents Etats membres de l’UEMOA. La manifestation a rassemblé, non seulement les acteurs gouvernementaux, les institutions financières (banques, institutions de microfinances, etc.), mais aussi des entrepreneurs et surtout des étudiants.
Et il ressort des travaux que la finance inclusive a fait des progrès remarquables ces dernières années. Et ce, particulièrement dans les Etats membres de l’UEMOA où les gouvernements démontrent une ferme volonté de faciliter l’accès des populations aux micro-crédits, et même aux crédits.
Selon le Directeur national de la BCEAO, les statistiques au Togo montrent qu’ « Un peu plus des deux-tiers de la population, âgée de 15 ans et plus, ont accès aux services financiers ». Un tissu que la BCEAO s’est engagée à aider les Etats membres à consolider et à renforcer. C’est dans ce contexte, qu’il ajoute ; « L’objectif général de notre stratégie régionale d’inclusion financière est d’assurer sur un horizon de 5 ans, l’accès et l’utilisation d’une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés et à coûts abordables à 75 % de la population adulte de l’UEMOA ».
Le Togo, en phase avec l’inclusion financière
Au Togo, le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), est l’un des exemples de cette vision. Et depuis son lancement il y a 4 ans, le fonds a déjà octroyé des financements de l’ordre de 70 milliards de F CFA aux populations (850.000 bénéficiaires) à travers des produits comme AJSEF, AGRISEF et APSEF entre autres.
Une action qui entre dans la droite ligne de l’engagement du gouvernement togolais de faire de l’accès des couches les plus défavorisées aux lignes de crédit afin de leur permettre l’exercice d’une activité génératrice de revenus et ainsi faire reculer l’incidence de la pauvreté sur les populations à la base.
Plusieurs autres sujets ont été abordés au cours des assises. Il s’agit notamment de la digitalisation des services financiers et la promotion de l’entrepreneuriat.
Le Togo peut se réjouir de son écosystème financier qui à ce jour compte « 15 établissement de crédit dont 13 banques et 2 établissements financiers ; 75 institutions de microfinance ; 5 établissements de monnaie électronique ; 15 sociétés d’assurance et de réassurance et 1 service postal », a énuméré le Directeur national de la BCEAO.
Se mettant en phase avec les besoins de l’heure, plusieurs systèmes de monnaie digitale ont été mis en place afin de favoriser un accès plus facile à toutes les couches de la population, où qu’elles se trouvent. Et parmi ces services, celui de la poste, Eco CCP, lancé en mai dernier par le président de la République peuvent être comptés.
Vendredi, c’est la ministre du développement à la base, Mme Victoire Tomegah-Dogbe, qui a fait le déplacement de l’Institut Confucius de l’Université de Lomé afin d’entretenir les participants, notamment les étudiants, sur l’entrepreneuriat, ses incidences et les systèmes d’accompagnement des initiatives entrepreneuriales mises en place au Togo.
Plantant le décor aux échanges sur ‘’Solutions apportées à la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes au Togo’’, la ministre a relevé la frilosité des institutions financières vis-à-vis des jeunes qu’ils « (…) perçoivent comme un marché à haut risque(…) », tout en invitant les institutions financières à changer leur perception sur cette jeunesse « (…) prend le risque de se créer de l’emploi et pour d’autres(…), mais qui ont besoin des soutiens technique, financier, organisationnel et stratégique ».
Cette occasion a d’ailleurs été saisie par quelques jeunes entrepreneurs accompagnés par les mécanismes mis en place par le ministère afin de favoriser l’appui à l’entrepreneuriat des jeunes au Togo, pour partager leur expérience avec l’assistance.
C’est une foire au cours de laquelle les produits des jeunes entrepreneurs togolais ont été exposés qui a mis fin à la célébration de cette première édition de la semaine africaine de l’inclusion financière.