Le principal opposant en Guinée-Bissau, l’ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, et la principale coalition d’opposition ne seront pas représentés lors des élections présidentielles et législatives du 23 novembre, selon la liste définitive publiée ce vendredi 17 octobre 2025 par la Cour suprême et qui inclut le chef de l’État sortant Umaro Sissoco Embalo.
M. Pereira dirige la coalition d’opposition Pai-Terra Ranka qui regroupe une dizaine de formations politiques dont le PAIGC, parti historique ayant mené à l’indépendance de la Guinée-Bissau, dont il est également le chef.
M. Pereira a soumis sa candidature au nom du PAIGC trop tardivement après avoir dans un premier temps tenté d’enregistrer sa candidature au nom d’une coalition, ce qui n’était pas autorisé.

La coalition Pai-Terra Ranka avait fin septembre déjà été exclue des élections législatives, prévues en même temps que la présidentielle, par la même juridiction en raison notamment du dépôt tardif de son dossier.
Les dossiers de 14 partis ont été validés par la Cour suprême pour les législatives, et 12 candidats pour la présidentielle, dont le président Embalo et un ancien président José Mario Vaz (2014-2019).
M. Pereira était le 19 septembre revenu d’un exil de neuf mois pour se présenter à la présidentielle.
Cet adversaire de longue date du président Embalo, dont il a été le rival à la dernière présidentielle de 2019 lors d’une élection contestée, est poursuivi par la justice et était en exil, car il disait craindre pour sa vie.
Le PAIGC avait largement remporté les dernières législatives de 2023, gagnant 54 sièges sur 102 à l’Assemblée et forçant le président Embalo à une cohabitation tendue.
M. Embalo avait dissous le Parlement acquis à l’opposition en décembre 2023, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’État.
L’opposition emmenée par M. Pereira considère que le mandat de M. Embalo, investi le 27 février 2020 pour un mandat de cinq ans, a expiré.
Ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance quatre putschs réussis (le dernier en 2012), 17 tentatives et une valse des gouvernements.