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Prostitution des mineurs à Lomé, un drame

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Racolage aux carrefours, dans les rues, les hôtels ou les bars…A Lomé comme dans la plupart des capitales africaines, la prostitution infantile bat son plein. Ces professionnelles de sexe mineures abondent notamment à Déckon dans une zone dénommée « Dévissimé » (le marché des enfants, en mina).

En effet, de source officielle, le grand Lomé compte plus de 27.000 prostituées dont 31 % environ ont moins de 18 ans. Et ces filles, généralement âgées de 12 à 15 ans tombent facilement dans ce vice social en raison de leurs milieux de provenance, parfois marqués par la pauvreté galopante, même si certaines y arrivent juste pour la recherche du gain facile. Ainsi, se mêlent-elles aux professionnelles du métier et parfois leur font même de l’ombre en proposant des prix plus compétitifs.

Malheureusement, malgré les efforts du gouvernement, elles sont de plus en plus nombreuses à s’adonner à la pratique, au point qu’il est difficile d’éluder le phénomène aujourd’hui. Il suffit de parcourir certains coins stratégiques de la capitale pour prendre la mesure de l’ampleur du fléau malgré la crise sanitaire du moment.

Anna et Sandy, deux jeunes filles abordées expliquent les raisons diverses qui ont motivé ce choix de « métier ». « Nous rêvions d’être infirmière et femme d’affaires. Néanmoins, avec la mort de papa, tout a changé. Maman ne pouvait plus toute seule nous supporter malgré son boulot. Et puis notre frère est malade. Alors la nuit, vu que maman rentre très tard ou pas du tout parfois, nous trouvons le moyen de sortir pour gagner de quoi compléter ce que donne maman pour couvrir nos besoins et faire éventuellement des économies. Personne n’est au courant de ce que nous faisons. Si une connaissance nous voyait, nous sommes mortes », confie l’une des deux filles.

D’aucunes évoquent essentiellement aussi le manque de moyens financiers. C’est le cas de Hilda, une autre fille abordée. « J’ai besoin d’argent pour m’offrir des vêtements, la coiffure, les chaussures, les sacs, les maquillages. Et à côté, il y a les cours et autres. Souvent, il y a des boss, des monsieurs âgés, des étrangers aussi et qui traitent très bien », souligne-t-elle.

En vérité, ces filles représentent un symptôme de la dégradation galopante des valeurs de notre pays. Car généralement très peu s’en sortent à bon compte, si non dépressives, alcooliques, séropositives… Considérant en plus les scandales sexuels qui défraient de plus en plus la chronique, la dépravation des mœurs prend une proportion considérable, ce qui inquiète les Togolais.