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Qui est Kaïs Saïed, le nouveau président de la Tunisie ?

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En Tunisie, le candidat indépendant, Kais Saied, aurait remporté, dimanche, le second tour de l’élection présidentielle anticipée avec plus de 70% des voix selon Emrhod consulting et Sigma conseil contre moins de 30% des voix pour son adversaire, le président du parti “9alb” Tounes” Nabil Karoui.

Les résultats officiels ne seront connus que la soirée de ce lundi 14 octobre.

Il deviendrait ainsi le deuxième président de la seconde République tunisienne après Béji Caid Essebsi, élu en 2014 et décédé le 25 juillet dernier.

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Qui est Kaïs Saïed?

Né le 22 février 1958, Kais Saied est un professeur universitaire spécialiste en Droit constitutionnel.

Surnommé “Robocop” pour son langage saccadé et sa posture, il a été enseignant et directeur du département de droit général à l’Université de Sousse de 1994 à 1999 avant de rejoindre la Faculté des Sciences Juridiques Politiques et Sociales de Tunis.

Admiré par ses étudiants, il a été l’une des figures marquantes de la télévision tunisienne après la révolution de 2011. Invité des plateaux télé afin de livrer son analyse constitutionnelle, le “professeur” a également été membre du comité d’experts chargé de réviser le projet de la Constitution tunisienne en 2014.

Au niveau arabe, il a été membre du groupe d’experts du secrétariat général de la Ligue arabe entre 1989 et 1990, expert auprès de l’Institut arabe des droits de l’homme de 1993 à 1995.

Il prend sa retraite en 2018.

Un candidat que l’on attendait pas

Bien que favori des sondages depuis plusieurs mois, ni les partis politiques, ni les électeurs n’avaient accordé d’importance à sa montée en puissance.

Candidat à la présidentielle, il arrivait même en tête du scrutin au premier tour avec 18,5% des voix.

Sans soutien politique apparent et auréolé d’une campagne “minimaliste” qualifiée même parfois de “non-campagne”, celui qui refusa longtemps de s’exprimer dans les médias est principalement soutenu par des jeûnes diplômés organisés autour d’un noyau dur de fidèles à l’instar de son frère Naoufel Saied ou de son proche collaborateur Ridha Chiheb Mekki, surnommé “Lénine”.

L’OPNI (Objet Politique Non Identifié) reste cependant difficile à classer politiquement, lui-même avouant que l’opposition droite-gauche est révolue, compte des soutiens qui vont de la gauche radicale que la droite radicale sur l’échiquier politique traditionnel.

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Un large soutien

Dans l’entre-deux tours, Kais Saied réussi à obtenir des soutiens de tous bords, contrairement à son adversaire.

Le parti vainqueur des élections législatives, Ennahdha, appellera d’ailleurs à voter pour lui massivement. Mais, il ne sera pas le seul puisque la coalition Al Karama, le Courant démocratique, l’UPR de Lotif Mraihi ou encore le Mouvement du peuple appelleront à voter pour lui.

Reformes législatives et opposition à l’égalité dans l’héritage

Le programme du nouveau président s’articule autour de plusieurs idées phares mais toutes ont un point commun: “Restituer au peuple le pouvoir de décision politique”.

Voulant redonner la voix aux oubliés de la révolution, son programme est basée notamment sur la concrétisation des objectifs de cette dernière.

Ainsi par les mesures phares figurent, une large réforme législative avec notamment un mandat révocable pour les élus locaux qui eux se chargeront de voter pour les futurs députés de l’Assemblée législative.

Il se prononcera également contre l’égalité dans l’héritage, y opposant la question de la justice comme elle existe dans le référentiel religieux. “Le système et le texte islamique est basé sur la justice et non sur l’égalité. D’ailleurs Georges Vedel le disait: ‘l’égalité est un concept énigmatique’ (…) L’égalité consacre-t-elle la justice? Il existe une différence entre la justice et l’égalité formelle” avait-il dit à Nawaat.

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Le candidat, jugé conservateur, a affirmé à plusieurs reprises vouloir faire passer la société tunisienne de l’Etat de droit à la Société de droit. Selon lui, les citoyens doivent assumer leurs responsabilités pour devenir des citoyens à part entière: “la loi doit exprimer réellement la volonté des citoyens, de la majorité. Il faut que la loi soit acceptée par tout le monde” avait-il déclaré.

La Tunisie a clôturé dimanche un marathon électoral débuté le 25 juillet dernier à la mort du président de la République en exercice, Béji Caid Essebsi.

Son successeur, provisoirement à la tête du pays, Mohamed Ennaceur devait restituer le pouvoir à président démocratiquement élu 90 jours après sa prise de pouvoir.

S’en est alors suivi une élection présidentielle anticipée le 15 septembre dernier, où Kais Saied et Nabil Karoui s’étaient qualifiés pour le second tour clôturé dimanche 13 octobre par la large victoire estimée de Kais Saied selon les instituts de sondage.

Avec Huffipost