Il est l’homme le plus riche d’Ukraine, avec une fortune estimée à 3,6 milliards d’euros, selon le magazine américain Forbes.
Rinat Akhmetov, 55 ans, avait annoncé son retour dans le pays après un appel du président Volodymyr Zelensky à l’unité parmi les fortunes du pays, lancé à la mi-février peu avant le début de l’invasion russe.
Il se retrouve aujourd’hui, indirectement, au cœur des combats dans la cité portuaire de Marioupol. Alors que la chute de la ville aux mains des Russes semble inévitable, un dernier bastion résiste encore dans l’usine d’Azovmash.
Un groupe de combattants, connu sous le nom de brigade Azov, mène une guérilla urbaine, en se cachant dans les tunnels de ce vaste complexe industriel appartenant à cet oligarque ukrainien.
Depuis le début du conflit, l’homme d’affaires, longtemps étiqueté pro-russe, affiche un soutien sans faille au président Zelensky. Ce dernier l’avait pourtant accusé l’an dernier d’être impliqué dans une tentative pour renverser son gouvernement. “La guerre n’est certainement pas le moment d’être en désaccord… Nous reconstruirons toute l’Ukraine”, déclare-t-il dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN.
L’homme d’affaires a été pendant des années le principal sponsor financier du Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch, proche du Kremlin. C’est sous l’étiquette de ce parti régionaliste qu’il devient député au parlement ukrainien en 2007. Un passé que Rinat Akhmetov tente aujourd’hui de faire oublier.
Parti de rien, Rinat Akhmetov est né à Donetsk, d’un père mineur de charbon et d’une mère assistante commerciale. Au début des années 1990, il fonde sa première société, qui achète et vend du charbon et du coke. Profitant de l’ouverture du pays au capitalisme, il se construit un véritable empire commercial, en faisant l’acquisition de plusieurs sociétés, notamment dans les domaines de la sidérurgie et de la métallurgie.
L’homme d’affaires, classé au 687e rang des fortunes mondiales, est notamment connu sur la scène internationale pour être le propriétaire du club de football du Shakhtar Doneskt, dont il a fait l’acquisition en 1996. Depuis son arrivée, le club a gravi les échelons européens, remportant même la coupe UEFA en 2009.
Une fois la guerre terminée, l’homme d’affaires entend jouer un rôle important dans la reconstruction de son pays. “Je suis convaincu qu’en tant que plus grande entreprise privée du pays, SCM jouera un rôle clé dans la reconstruction de l’Ukraine après la guerre”, déclare-t-il à CNN, appelant à l’instauration d’un “plan marshall” pour l’Ukraine. Le coût des dommages causés par l’invasion russe, soutient-il en citant des responsables ukrainiens, atteint plus de 1000 milliards de dollars. L’oligarque se veut optimiste pour la suite. “Je suis convaincu que nous reconstruirons tous une Ukraine libre, européenne, démocratique et prospère après notre victoire dans cette guerre”, poursuit-il.
Sous les bombardements incessants de l’armée russe depuis bientôt sept semaines, la cité portuaire constitue un enjeu stratégique pour le Kremlin. La ville de Marioupol est située à 350 kilomètres environ au nord-est de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, et à quelque 100 kilomètres au sud de Donetsk, capitale de l’une des deux républiques autoproclamées du Donbass, avec Louhansk, elle-même toute proche de la frontière russe. C’est le dernier verrou à faire sauter pour les Russes avant l’occupation totale du sud et de l’est de l’Ukraine. La conquête de Marioupol leur permettrait de contrôler environ 80% de la côte ukrainienne sur la mer d’Azov.
Avec Tf1 info
