Lundi dernier, un militaire a tiré sur les passagers d’une pirogue à moteur qui s’apprêtait à naviguer sur le lac Tanganyika, au Sud-Kivu. Le bilan est lourd, huit personnes ont péri et sept autres sont grièvement blessées, a indiqué à l’AFP Aimé Kawaya Mutipula, administrateur du territoire.
« Parmi les victimes, toutes civiles, figurent des hommes, des femmes et des enfants », a-t-il ajouté. Les raisons pour lesquelles le militaire, qui était lui-même à bord, a fait usage de son arme, ne sont pas connues, mais d’après Aimé Kawaya, il était en état d’ivresse.
Le militaire, dénommé Lukusa Kabamba, a ensuite été lynché par la population en colère et a fini par rendre l’âme des suites de ses blessures.
Pour rappel, dimanche, un autre soldat, apparemment ivre lui aussi, a tué un colonel, son garde du corps et cinq civils à Bambu, un village du territoire de Djugu, région qui subit de fréquentes attaques de miliciens.
Le tireur a fini par être tué par un autre militaire lancé à sa poursuite. « C’est un cas isolé que nous condamnons fermement, nous attendons de connaître les vrais mobiles de cet irresponsable et criminel », a dit le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri.
Par ailleurs, dans la province voisine du Nord-Kivu, six personnes ont été blessées par une grenade lancée dans la foule par des militaires venus arrêter un jeune dans le village de Kisovu, dans le territoire de Masisi.
Les trois provinces de l’est de la RDC sont en proie aux violences de factions armées depuis plus de 25 ans. L’Ituri et le Nord-Kivu sont en état de siège depuis mai dernier, une décision qui a donné les pleins pouvoirs à l’armée et à la police, mais n’a pas permis à ce jour de ramener la paix.
Avec Africa News