Tshala Muana est dans la tourmente. Restée longtemps silencieuse, malade et annoncée pour morte il y a quelques mois, la diva congolaise a fait un retour tonitruant sur la scène musicale avec « Ingratitude » sa nouvelle chanson mise en ligne le samedi 14 novembre 2020. Elle y raconte une affaire d’infidélité, celle d’un homme ayant abandonné sa conjointe pour une autre femme. La femme abandonnée était dans un état de détresse totale. Mais comme on le dit, la roue tourne. L’homme, à son tour, a fini par être jeté par la nouvelle compagne. Le message caché derrière : que chacun respecte ses engagements, c’est ce que voulait dire la célèbre chanteuse.
Un single problématique
À peine diffusé, le single déchaîne déjà les passions et secoue la sphère politique. S’il trouve grâce aux yeux de certains, d’autres jugent cette musique tendancieuse à cause des paroles très engagées : « Tu n’as pas réussi à l’examen, encore moins à la compétition. Le maître t’a fait des faveurs et tu te retournes contre lui. Fais attention à ta façon de marcher ! », rapporte Topvisage.
De plus, la séquence, accompagnée de scènes politiques dont l’investiture de Félix Tshisekedi, fait planer comme une note de reproches envers le Président congolais, surtout lorsqu’on tient compte, d’une part, du climat politique actuel en RDC, caractérisé par une exacerbation des tensions entre le FCC et le CACH ayant conduit le Président à organiser des consultations nationales, et d’autre part, du fait que Tshala Muana est membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et ne cache d’ailleurs pas son admiration pour Joseph Kabila, rapporte Afrik.
Des menaces de mort, une mise aux arrêts
La toile est divisée et la Mamou nationale a même reçu des menaces de mort pour ce tube d’ailleurs interdit de diffusion à Kinshasa par la Commission nationale de censure. « Il est demandé à tous les médias de Kinshasa et aux journalistes de ne pas exploiter ou diffuser la chanson “Ingratitude”, jusqu’ au visa express du comité national de censure », peut-on lire dans un communiqué signé du président provincial de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), Jean-Marie Kasamba.
Toutefois, cette explication de la commission qui veut relier l’interdiction qui frappe la chanson au fait que sa diffusion n’a pas été soumise à sa censure plutôt qu’aux paroles ne semble pas convaincre les Congolais.
La polémique enflant, Tshala Mwana aurait été mise aux arrêts ce lundi, apprend-on de médiacongo. Dans ce combat, la chanteuse peut compter sur le soutien notamment de ses proches qui essaient d’ailleurs de la défendre sur les réseaux sociaux.