C’est un chiffre jamais atteint auparavant, et encore « très certainement sous-évalué », avertit Global Witness, car « beaucoup de cas ne sont pas enregistrés et font rarement l’objet d’enquêtes ». Chaque année depuis 2012, l’ONG britannique publie un rapport recensant le nombre de personnes tuées dans le monde dans le cadre de leur défense de l’environnement: des gens ordinaires assassinés alors qu’ils se battaient contre la déforestation, l’implantation de mines ou de projets agro-industriels.
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Pour l’année 2019, l’association établit le triste record de 212 meurtres de ce type. Qui sont les victimes ? La définition donnée par Global Witness est à souligner. « Par “défenseurs de l’environnement et des terres”, nous entendons tous les gens qui agissent pacifiquement contre l’exploitation injuste des ressources et milieux naturels», peut-on lire dans le rapport publié le 29 juillet. Il ne s’agit donc pas seulement de militants écologistes, mais aussi de membres de tribus autochtones, de diverses populations dont le cadre de vie est menacé, ou de gardes forestiers et autres « rangers», sans qu’ils soient nécessairement engagés politiquement.
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Ainsi, 40 % des tués appartiennent à des peuples autochtones, une catégorie surreprésentée alors qu’elle ne constitue que 5 % de la population mondiale. Pour ces communautés, l’écologie se révèle donc être un enjeu de survie immédiate. L’Amérique latine concentre les deux tiers des 212 victimes de 2019, dont 33 personnes en Amazonie.