La nouvelle demande de libération sous caution de Carlos Ghosn, soupçonné d’avoir minoré ses revenus et d’abus de confiance, détenu depuis novembre au Japon, a été rejetée par la justice nippone hier.
Sauf revirement de situation, celui qui est encore officiellement patron de Renault devrait rester en prison au moins jusqu’au 10 mars. Et la détention pourrait être prolongée jusqu’à la tenue d’un procès, ce qui n’est pas prévu avant plusieurs mois.
Le rebondissement d’hier a fait changer d’attitude l’État français, principal actionnaire de la marque. Jusqu’à présent, il s’agissait de respecter côté français la présomption d’innocence, d’autant qu’aucun fait ne concerne directement la gestion de Renault.
Le gouvernement avait ainsi approuvé la mise en place d’une direction provisoire, avec Thierry Bolloré et Philippe Lagayette, encore soutenus lundi par Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie.
Mais cette fois, l’État a demandé une réunion du conseil d’administration pour examiner les dossiers de candidats à la succession. Selon Reuters, dimanche prochain (20 janvier) “le constructeur automobile doit convoquer une réunion de son comité des nominations, qui sera suivie par une session du conseil dans son entier”. Une source ministérielle a dit au Parisien que l’État souhaite un directeur français. Plusieurs noms circulent, dont ceux de Jean-Dominique Sénard, actuellement à la tête de Michelin, et Didier Leroy, numéro 2 de Toyota.
Le gouvernement veut donc cette fois remettre de l’ordre et tourner la page Ghosn. Cette situation bancale ne pouvait plus durer : l’affaire tombe à une époque cruciale pour la marque, qui va dévoiler dans quelques semaines la nouvelle génération de son modèle le plus connu et le plus vendu, la Clio.
Carlos Ghosn va ainsi perdre son dernier titre, celui de PDG de Renault, Nissan et Mitsubishi l’ayant révoqué du poste de président du conseil d’administration dès la fin novembre.