Les jours passent et ne ressemblent pas. Il y a de cela quelques années, la délégation camerounaise a subi un choc pénible. Lors du match de la coupe de la confédération entre le Cameroun et la Colombie, Marc-Vivien Foé est décédé.
Roger Milla a vécu les faits en direct depuis la tribune avec le ministre camerounais des sports de l’époque. Consternée, la légende camerounaise se livre.
« Quand j’ai vu Marc-Vivien Foé tomber, j’ai immédiatement pensé à une blessure. Il sortait d’un duel avec un joueur colombien, je me suis dit que l’affrontement avait été un peu physique et qu’il avait dû se faire mal. Ou qu’il s’agissait d’un coup de fatigue – après tout, c’était la fin de la compétition. À ce moment-là, il était inimaginable que cela puisse être quelque chose de grave. Marc-Vivien Foé était tellement jeune… », a-t-il raconté.
« Les gens ont commencé à s’interroger, nous attendions tous que l’arbitre appelle l’équipe médicale. Marc-Vivien Foé ne se relevait pas. Le ministre à mes côtés était inquiet, moi encore plus. J’ai commencé à me poser de sérieuses questions…. C’était très confus : le match était arrêté, personne ne comprenait ce qu’il se passait. Mais quand les médecins ont sorti Marc-Vivien Foé du terrain sur une civière, et que l’on a vu son bras pendre sur le côté, j’ai su que c’était plus sérieux qu’on ne le pensait. J’ai fait savoir au ministre que j’allais voir et je suis descendu vers les vestiaires ».
« En chemin, j’ai croisé le médecin de l’Olympique lyonnais. Il m’a immédiatement annoncé que Marc-Vivien était mort, qu’ils n’avaient pas pu le réanimer. Cela a été un choc terrible. Apprendre que celui que je considérais comme un fils venait de mourir… Mais il fallait que j’aille le voir et près de vingt ans plus tard, cela reste très difficile d’en parler.
Le docteur m’a conduit jusqu’aux vestiaires. Marc-Vivien Foé était à l’intérieur, seul. Il était allongé, son corps était couvert d’un drap. C’était très dur. J’ai pensé que le seigneur avait décidé que ça devait arriver. Et que c’était arrivée », a narré la légende camerounaise, précisant que cela a été un choc terrible pour les joueurs qui attendaient dans le vestiaire pour avoir des nouvelles de leur équipier.
« Ils se sont rhabillés en silence, personne n’avait la force de parler. L’équipe est repartie à l’hôtel et moi je suis allé à l’hôpital où Marc-Vivien avait été transporté à la morgue », a-t-il déclaré.