Une étude réalisée par la société de prêt suédoise Advisa a analysé 1 006 billets de banque internationaux actuels et a révélé que seuls 15 % d’entre eux comportaient des images de femmes.
Pendant ce temps, les hommes sont représentés sur environ 88 % de la monnaie mondiale, ce chiffre passant à 91 % si l’on ne tient pas compte de ceux qui représentent le monarque britannique, la reine Elizabeth II.
L’enquête a également révélé qu’aucune des monnaies les plus fortes du monde en 2022, qui circulent toutes dans des pays africains, ne comporte une figure féminine.
À l’occasion du mois international de la femme, Business Insider Africa a parcouru le catalogue des billets de banque internationaux et a constaté que seuls 3 des 54 pays africains présentaient une femme sur un ou plusieurs de leurs billets.
Il s’agit de Rose Lomathinda Chibambo (Malawi), Ladi Kwali (Nigeria) et Tawhida Ben Cheikh (Tunisie).
Malawi : Rose Lomathinda Chibambo (200 kwacha)
Rose Lomathinda Chibambo était une personnalité politique de premier plan dans le protectorat britannique du Nyasaland, dans les années qui ont précédé l’indépendance de l’État du Malawi en 1964 et immédiatement après.
Elle a organisé les femmes malawites dans leur combat politique contre les Britanniques et en a fait une force politique avec laquelle il fallait compter pour obtenir l’indépendance. Une rue de la ville de Mzuzu est nommée en l’honneur de Chibambo et, depuis le 1er janvier 2012, elle figure sur le billet de banque de 200 kwachas du Malawi.
Nigeria : Ladi Kwali (20 naira)
Hadiza Ladi Kwali était l’une des potières les plus importantes et les plus prolifiques du Nigeria. Elle est devenue célèbre dans le monde entier pour sa pratique d’un mélange de styles de poterie traditionnelle africaine et occidentale. En reconnaissance de ses réalisations et de son travail acharné, le gouvernement nigérian a orné le billet de 20 naira de sa photo, faisant d’elle la première et la seule femme de la monnaie nigériane.
Au cours de sa vie, Kwali a reçu un MBE (Member of the Order of the British Empire) en 1962 et un doctorat honorifique de l’université Ahmadu Bello de Zaria en 1977.
En 1980, le gouvernement nigérian lui a décerné l’insigne de l’Ordre national du mérite nigérian (NNOM), la plus haute distinction nationale pour les réalisations universitaires. Elle a également reçu la distinction nationale d’Officier de l’Ordre du Niger (OON) en 1981.
Tunisie : Tawhida Ben Cheikh (10 dinars)
Tawhida Ben Cheikh, médecin, rédactrice en chef de magazine et militante sociale tunisienne, est largement reconnue comme la première femme médecin en Tunisie. Pionnière féministe, tant dans le domaine médical qu’en dehors, Ben Cheikh a contribué à transformer la médecine tunisienne en offrant aux femmes un meilleur accès aux soins de santé contemporains.
En 1928, elle est devenue la première femme tunisienne à obtenir un diplôme d’études secondaires, mais elle ne s’est pas arrêtée là. En rupture avec les attentes traditionnelles à l’égard des femmes, elle a obtenu son diplôme de médecine à Paris en 1936, à l’âge de 27 ans.
Ben Cheikh est entrée dans l’histoire à son retour à Tunis cette année-là, lorsqu’elle a ouvert son cabinet médical gratuit. Spécialisée dans la gynécologie et l’obstétrique, elle devient en 1955 chef du service de maternité de l’hôpital Charles-Nicolle de la ville.
Puis, dans les années 70, elle a fondé la première clinique de planning familial de Tunisie. Ben Cheikh a également contribué à de nombreuses organisations féminines et a fondé Leïla, le premier magazine féminin francophone du pays.
En reconnaissance de ses réalisations et de son travail acharné, le gouvernement tunisien a émis un nouveau billet de 10 dinars à l’effigie de Mme Ben Cheikh, le tout premier billet au monde à représenter une femme médecin.
