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Royaume-Uni : le BGC donne des conseils sur la régulation du jeu

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Alors que le Gouvernement britannique prépare un livre blanc sur les jeux d’argent, le BGC donne des conseils pertinents à l’endroit des autorités. Nous faisons le point.

Périodiquement, le BGC (the Betting and Gambling Council) fait le point sur la situation des jeux d’argent britanniques, toujours dans le but de garder un œil sur le fonctionnement du secteur. En début d’année 2022, il a été établi que le nombre de parieurs britanniques faisant appel à des sites sans licence a plus que doublé en deux ans, passant de 220 000 à 460 000.

Alors que le rôle de l’Etat est de réguler le secteur pour réduire les jeux illégaux et ceux des mineurs, il semblerait que les sites sans licence ne manquent pas d’opportunités pour attirer du monde. La raison ? Une réglementation de plus en plus stricte pense-t-on.

Face à ce nouveau constat, le BGC a tenu à s’exprimer, publiant des conseils on ne peut plus pertinents à l’endroit des autorités. Alors que le Gouvernement britannique prépare un livre blanc sur l’industrie du jeu, le BGC l’invite à retenir des leçons des homologues européens, en l’occurrence la situation des jeux d’argent face aux régulations.

En Norvège par exemple, le pouvoir public détient le monopole des jeux d’argent proposés aux résidents, avec des restrictions plus accentuées. En réponse, la majorité des joueurs se sont tournés vers des sites illégaux pour des mises allant au-delà des 66% des paris totaux du pays.

En ce qui concerne la France, une juridiction où le jeu en ligne gagne en popularité d’année en année, le marché noir représente 57 % de l’argent parié. Ce chiffre amène à se demander si les casinos sans dépôt populaires font correctement leur diligence raisonnable sans prendre aucun raccourci. D’autres exemples sont palpables en Europe, notamment en Suède et au Danemark, où le marché des jeux illégaux prend de plus de proportion.

Un frein aux intérêts du BGC

Alors que le livre blanc est toujours attendu, les membres du BGC ont assuré soutenir cette initiative malgré leurs mises en gardes. Le but est que le marché devienne moins restrictif, pour que les membres de l’organisation puisse continuer à prospérer et faire prospérer l’écosystème tout entier.

Faut-il le rappeler, les membres du BGC paient leurs impôts, sponsorisent les courses de chevaux et parrainent plusieurs événements relatifs aux paris d’argent. De ce fait, toutes les initiatives dont les conséquences feraient bondir le taux du marché noir des jeux seraient à décourager.

Le but de ces conseils n’est donc pas de soutenir le marché noir –évidemment- mais d’alerter les autorités sur l’effet boomerang des prises de décision dans le secteur.

D’autres têtes pensantes des systèmes de régulation sont d’ailleurs d’accord sur la question, puisque Rhadamès Killy, ancien conseiller général de l’ARJEL (devenu ANJ) a déclaré « Lorsque nous avons introduit notre réglementation en France en 2010, nous avons analysé que le marché noir était le plus étendu dans les États européens où le régime légal était le plus restrictif(…)Un équilibre est nécessaire pour réglementer efficacement sans promouvoir le marché noir. »

Un impact sur le jeu compulsif

Outre l’expansion du marché noir, les restrictions affecteraient aussi les joueurs, toujours selon le BGC. Pour étayer ces dires, le conseil a avancé les pourcentages issus des rapports concernant le jeu compulsif. En France, on est passé de 0,8% de la population adulte affectée par le jeu pathologique à 1,6% en 2021. Pareil pour la Norvège qui elle, est passé de 0,8% à 1,4%.

En revanche, au Royaume Uni, on a plutôt observé une amélioration, puisque de 0,6%, on est passé à 0,3%. Le but est donc de garder un marché plus ouvert grâce à des régulations plus souples, qui avantageraient à la fois les opérateurs et les joueurs.