Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

>

Santé : attention les femmes ! Cet indice peut doubler le risque de cancer de l’utérus

Crédit photo : abidjantv.net

Facebook
Twitter
WhatsApp

Le surpoids et l’obésité (surcharge pondérale) sont reconnus comme des facteurs de risque de développer certains types de cancers. Mieux les prévenir constitue donc un enjeu de santé important, comme le révèle une étude établissant un lien entre un indice de masse corporelle (IMC) trop élevé et la survenue d’un cancer de l’endomètre, le revêtement intérieur de la paroi du corps de l’utérus, partie de l’utérus où se déroule la grossesse.

Selon les données de l’Institut National contre le Cancer, le cancer de l’endomètre est la 4e cause de cancer chez la femme en France et représente par ailleurs le plus fréquent des cancers gynécologiques après le cancer du sein. Si ce risque de cancer de l’endomètre augmenté avec le degré de corpulence est déjà établi de longue date par la communauté scientifique, cette étude a la particularité de s’intéresser à l’état du poids tout au long de la vie plutôt qu’à un instantané dans le temps.

Publiée dans la revue BMC Medicine et financée par l’organisme Cancer Resarch UK, elle affirme ainsi que l’excès de poids tout au long de la vie double presque le risque de développer un cancer de l’utérus chez une femme : il s’avère que pour chaque tranche de cinq unités d’IMC supplémentaires, le risque de cancer de l’endomètre chez une femme augmente de 88 %.

Le calcul de l’IMC (poids divisé par la taille au carré) indique si la personne est en surpoids et on considère généralement qu’un IMC entre 18,5 et 25 (kg/m²) est satisfaisant, qu’on est probablement trop maigre si l’IMC est inférieur à 18,5 et qu’on a probablement quelques kilos en trop si l’IMC se situe entre 25 et 30. Enfin, si l’IMC se situe entre 30 et 40, on est obèse et à partir d’un IMC de 40, on parle d’obésité morbide, sachant que cinq unités d’IMC représentent la différence entre la catégorie en surpoids et la catégorie obèse.

Le rôle de deux hormones clés décrypté

L’étude a consisté à examiner des échantillons génétiques d’environ 120 000 femmes issues de plusieurs pays dont environ 13 000 présentaient un cancer de l’endomètre. Les chercheurs ont examiné les marqueurs de 14 traits qui pourraient lier l’obésité à ce type de cancer et ont découvert que deux hormones, l’insuline (hormone qui régule la glycémie) à jeun et la testostérone, augmentaient le risque de recevoir un tel diagnostic.

Cette découverte a son importance, car c’est en identifiant exactement comment l’obésité augmente le risque de cancer, par exemple par le biais des hormones, que les scientifiques espèrent à l’avenir pouvoir utiliser des médicaments pour réduire ou augmenter le niveau de ces hormones chez les personnes déjà exposées à un risque plus élevé de cancer. Ils évoquent, par exemple, la piste d’un médicament appelé metformine utilisé dans le traitement du diabète de type 2.

« Cette étude est une première étape dans la façon dont les analyses génétiques pourraient être utilisées pour découvrir exactement comment l’obésité provoque le cancer et ce qui peut être fait pour y remédier.

Les liens entre l’obésité et le cancer de l’endomètre sont bien connus, mais il s’agit de l’une des plus grandes études ayant examiné exactement les mécanismes au niveau moléculaire. » Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires pour déterminer exactement quels traitements et médicaments pourraient être utilisés pour gérer le risque de cancer chez les personnes aux prises avec l’obésité.

« Nous savons déjà qu’être en surpoids ou obèse augmente votre risque de développer 13 types de cancer différents. Pour réduire votre risque de cancer, il est important de maintenir un poids santé en adoptant une alimentation équilibrée et en restant actif », conclut le Dr Julie Sharp de Cancer Research UK.

À noter qu’en France, l’Institut National contre le Cancer évoque bien le surpoids et l’obésité parmi les facteurs de risque de cancer de l’endomètre. Ainsi, les personnes concernées « ont un risque supérieur par rapport à celles dont le poids est normal, c’est-à-dire dont l’IMC est compris entre 18,5 et 25 kg/m2. L’augmentation de risque est estimée entre 52 et 60 % pour une augmentation de l’IMC de 5 kg/m² », indique l’organisme.

Le principal symptôme qui doit absolument pousser à consulter un médecin est l’apparition d’un saignement vaginal après la ménopause ou de saignements inhabituels (en dehors des règles ou saignements plus abondants qu’habituellement) avant la ménopause. Contrairement au cancer du col de l’utérus, il n’existe pas de dépistage pour le cancer de l’endomètre, mais l’Inca estime que les cancers de l’endomètre « ont le meilleur pronostic des cancers gynécologiques », après celui du sein.