Le tweet a été partagé plus de 43 000 fois. Ayoade Olatunbosun-Alakija, ancienne coordinatrice en chef de l’humanitaire au Nigéria se réjouit dans un message posté le dimanche 4 avril dernier des premiers résultats d’un vaccin contre le sida qui provoquerait une réponse immunitaire de 97 %.
« C’est le vaccin expérimental contre le sida, le plus efficace à ce jour. Il est basé sur le vaccin anti-Covid-19 de Moderna », explique-t-elle. Mais l’annonce, si elle est en effet pleine d’espoirs, mérite quelques explications.
Des résultats publiés début février
Tout d’abord cet essai clinique existe bien, mais ses résultats ne sont pas nouveaux, car le tweet d’Ayoade Olatunbosun-Alakija renvoie vers un article d’European Pharmaceutical Review daté du 5 février. Et celui-ci s’appuie sur un essai mené par International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et l’Institut de recherche Scripps, publié le 3 février.
Un essai de phase 1 mené sur 48 personnes
Cet essai clinique de phase 1 a été mené sur 48 individus, la moitié recevant deux doses du vaccin expérimental, l’autre seulement un placebo. Et selon les résultats de cet essai, 97 % des participants vaccinés ont développé une réponse immunitaire.
« Cette étude apporte la preuve de principe d’un nouveau concept de vaccin contre le VIH, un concept qui pourrait également être appliqué à d’autres agents pathogènes », se réjouit William Schief, immunologiste à l’Institut de recherche Scripps et directeur exécutif de la conception de vaccins chez IAVI.
Une prochaine collaboration avec Moderna
En revanche, ces résultats positifs ne sont pas le fruit du vaccin contre le Covid-19 de Moderna comme le laisse suggérer le message d’Ayoade Olatunbosun-Alakija. En effet, si IAVI et l’Institut de recherche Scripps ont bien l’intention de s’associer avec le laboratoire américain pour mettre au point un vaccin à ARN messager, il ne s’agit que de la prochaine étape.
Un essai de phase 1 qui s’appuie sur les résultats de l’étude et sur la plateforme de production d’ARN messager de Moderna, aura lieu, mais seulement à partir du troisième trimestre 2021. « L’utilisation de la technologie de l’ARNm pourrait considérablement accélérer le rythme du développement d’un vaccin anti-VIH », explique le communiqué d’IAVI et l’Institut de recherche Scripps.
Trois phases d’essais cliniques avant d’approuver un vaccin
Avant d’être validé, le candidat vaccin devra passer les différentes étapes. Pour rappel, les essais cliniques sur les humains se découpent en trois phases. La première teste l’innocuité sur un petit nombre de personnes. On analyse les effets indésirables sérieux, la tolérance des patients et leur réponse immunitaire.
La phase 2 consiste à expérimenter sur quelques centaines de patients, segmentés en groupes (enfants, personnes âgées…). On observe si le vaccin agit différemment et on recherche également la dose optimale du vaccin. Enfin, lors de la phase 3, le vaccin est testé à grande échelle sur plusieurs milliers de personnes pour déterminer s’il protège contre le virus.
Si, après toutes ces étapes, les bons résultats de ce vaccin contre le sida sont confirmés, les chercheurs pensent que l’approche utilisée dans cet essai pour le VIH pourrait également être appliquée à d’autres virus tel que la grippe, la dengue, Zika ou encore l’hépatite C.
Avec larochesuryon.maville.com