Santé en Côte d’Ivoire : le gouvernement durcit le ton contre ce fléau

fièvre lassa

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La fièvre de Lassa mobilise les autorités ouest-africaines, dont celles de la Côte d’Ivoire, face à un bilan sanitaire préoccupant.

En ce sens, le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé a présidé l’ouverture de la deuxième Conférence internationale de la CEDEAO sur cette maladie infectieuse, du 8 au 11 septembre 2025 à Abidjan-Port-Bouët. Cette rencontre scientifique et politique rassemble experts, chercheurs et décideurs pour renforcer la coopération régionale contre un pathogène qui touche annuellement des centaines de milliers de personnes.

Les chiffres révèlent l’ampleur du défi sanitaire. La fièvre de Lassa « touche chaque année 100 000 à 300 000 personnes et cause près de 5 000 décès » selon l’OMS, confirmant les données évoquées par le Premier ministre ivoirien. Cette fourchette statistique témoigne des difficultés de surveillance épidémiologique dans une région aux systèmes de santé fragiles.

« Chaque année, en Afrique de l’Ouest, la fièvre de Lassa est responsable de près de 300 000 infections dont 5000 décès. Face à cette situation, nous avons l’obligation d’agir avec vigueur et rigueur pour protéger la santé de nos populations et leur assurer un bien-être », a déclaré Robert Beugré Mambé lors de la cérémonie d’ouverture.

La conférence, organisée par l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS) sous le thème « Au-delà des frontières : renforcer la coopération régionale pour lutter contre la fièvre de Lassa et les maladies infectieuses émergentes », reflète une approche transfrontalière nécessaire.

L’événement « a rassemblé experts scientifiques, chercheurs, décideurs politiques et acteurs de la santé publique venus du monde entier » selon l’Agence de Presse Africaine.

La présence de personnalités de haut niveau souligne l’importance accordée à cette problématique. Abdouramane Diallo, directeur des programmes représentant le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Muhammad Ali Pate, ministre coordinateur de la Santé du Nigéria, et Pierre N’Gou Dimba, ministre ivoirien de la Santé, témoignent de la mobilisation institutionnelle.

Le Premier ministre ivoirien a insisté sur la dimension transfrontalière des épidémies. « Il faut toujours avoir à l’esprit qu’une épidémie localisée dans un pays de l’espace CEDEAO est une épidémie potentielle car elle peut se propager dans tout l’espace », a-t-il averti.

En outre, les données récentes confirment la persistance de la menace. En 2025, le Centre nigérian pour le contrôle et la prévention des maladies (NCDC) a confirmé 506 cas de fièvre de Lassa parmi 2 492 cas suspects, avec 95 décès.

Pour rappel, la fièvre de Lassa a été découverte en 1969 au Nigéria et demeure une pathologie complexe.

Cette fièvre hémorragique virale endémique affecte plusieurs organes vitaux : le foie, la rate et les reins. Le taux de létalité varie considérablement, oscillant entre « 15 – 30 % parmi les cas symptomatiques » selon l’Institut Pasteur, bien que le taux global soit « d’environ 1 %, mais il atteint 15 % chez les patients hospitalisés ».

L’absence de vaccin et de traitement antiviral spécifique complique la prise en charge médicale. Cette lacune thérapeutique place la prévention et la surveillance épidémiologique au cœur des stratégies de lutte.

Le virus se transmet principalement par contact avec les excréments ou l’urine du rat du Natal (Mastomys natalensis), rongeur commun en Afrique de l’Ouest.

La vulnérabilité particulière des femmes enceintes constitue un enjeu sanitaire spécifique. « Chez la femme enceinte, la mortalité atteint 30 % et le fœtus décède dans 85 % des cas », révélant la gravité de cette pathologie pour la santé maternelle et infantile.

Robert Beugré Mambé a proposé plusieurs axes d’intervention. « Plusieurs initiatives en cours méritent d’être renforcées : celles-ci sont conduites par les États et l’Organisation ouest-africaine de la Santé. Il s’agit notamment de la prévention, de la préparation et de la riposte à ces épidémies », a-t-il détaillé.

Le contexte épidémiologique régional révèle l’ampleur des défis sanitaires. Selon les données officielles, « plus de 65 épidémies ont été enregistrées sur le continent africain en avril 2025, dont une épidémie de choléra ayant occasionné plus de 6 000 décès ».

Au final, la coopération régionale s’impose comme une nécessité stratégique. « Nous devons bénéficier du soutien multiforme des États voisins, car les virus et les maladies n’ont pas de frontières », a souligné le Premier ministre ivoirien.

Il a réaffirmé « l’engagement de la Côte d’Ivoire à soutenir toutes les initiatives qui visent à améliorer la sécurité sanitaire dans l’espace CEDEAO et à s’investir pleinement dans le renforcement de la coopération sous-régionale ».

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