Les lubrifiants intimes, permettent de lutter contre la sécheresse vaginale qui se manifeste lors de la ménopause, du post-partum, de la grossesse ou encore de l’allaitement mais aussi chez les personnes prenant des antidépresseurs ou devant suivre une chimiothérapie et aussi d’éviter des rapports sexuels douloureux, et même parfois de soulager un inconfort permanent.
Mais selon plusieurs experts, en fonction de leur composition, ils peuvent être irritants, modifier le pH du vagin et également avoir un effet nuisible sur la fonction spermatique.
Bien les choisir !
Il existe des lubrifiants à base d’eau ( les plus utilisés et souvent plébiscités par les gynécologues), à base de silicone et à base d’huile. Il en existe une large gamme pour un usage médical ou récréatif : inodores et incolores, parfumés, comestibles, à effet chauffant, stimulateur ou retardateur d’orgasme.
Les lubrifiants à base d’eau contiennent toutefois des conservateurs pour éviter la croissance microbienne. Ces conservateurs peuvent provoquer de la sensibilisation ou des irritations chez certaines personnes, indique l’OMS. L’organisation a d’ailleurs émis des recommandations à propos de ce type de lubrifiants. Elle préconise un pH entre 3,5 et 4,5 et une osmolarité inférieure à 380 mOsm/kg. L’osmolarité est la concentration des molécules dans l’eau. Un bon lubrifiant est donc celui qui dispose d’un pH et d’une osmolarité qui se rapprochent le plus de ceux du vagin.
Néfastes pour les spermatozoïdes
Certains experts mettent également en garde contre les effets néfastes de ces lubrifiants sur la mobilité des spermatozoïdes et donc leur capacité à survivre et à féconder l’ovule. Une étude menée par les chercheurs de l’université de Pretoria, en Afrique du Sud, et parue le 23 mars dernier dans la revue spécialisée International Journal of Gynecology & Obstetrics, le confirme.
Ils ont testé cinq produits en laboratoire : trois lubrifiants qui s’affirment « spermatozoïdes-friendly » ainsi que de l’huile d’olive et du blanc d’œuf. Ils ont exposé du liquide séminal aux différents produits, tout en conservant certains échantillons pour former le groupe de contrôle et ont observé l’état des spermatozoïdes entre 2 et 72 heures après l’exposition aux différents lubrifiants.
Résultat : tous les lubrifiants ont entraîné des réductions significatives de la mobilité des spermatozoïdes, en comparaison avec les échantillons non-traités. Certains étaient toutefois moins nocifs que d’autres. Seul le blanc d’œuf n’a pas eu d’impact. Mais ce dernier n’est pas vraiment un produit recommandé pour une telle utilisation (risque d’allergie et de contamination à la salmonelle).
Avec Metrotime
Bien choisir
Malgré les risques, les lubrifiants sont toutefois nécessaires pour les personnes souffrant de sécheresse vaginale, mais également pour les travailleuses du sexe par exemple. Pour les personnes ne désirant pas concevoir d’enfant, ils diminuent aussi les risques de rupture du préservatif, notamment lors des rapports anaux, et donc également la transmission de maladies. Attention par contre aux lubrifiants naturels à base d’huile (huile d’olive, d’amande douce, de coco mais aussi le beurre de karité) qui dégradent le latex et augmentent le risque de rupture du préservatif.
De manière générale, les lubrifiants à base d’eau sont donc davantage recommandés par les experts. Veillez à bien regarder la composition du produit et bannissez les gels parfumés ! Au niveau des ingrédients, il est préférable d’éviter les produits contenant des conservateurs antibactériens, comme le phénoxyéthanol et le parabène, des perturbateurs endocriniens qui dérèglent le système hormonal et reproducteur. Privilégiez des lubrifiants certifiés « bio », utilisant majoritairement de l’aloe vera. Il est conseillé de consulter son médecin traitant ou son gynécologue avant d’utiliser un lubrifiant, qu’il soit naturel ou non, de manière régulière.