Elle est argentine et ses médecins l’appellent «la patiente d’Esperanza», en écho à la ville où elle vit et à l’espoir qu’elle suscite.
Cette femme, qui souhaite garder l’anonymat, a été diagnostiquée séropositive au VIH en 2013.
L’équipe de recherche internationale qui se penche sur son cas a déclaré que cette patiente avait vaincu naturellement le virus, sans traitement médical ni greffe.
Les résultats de cette étude, publiés le lundi 15 novembre dans les Annales of Internal Medicine, démontrent les capacités du système immunitaire de cette patiente à lutter contre le VIH en tuant de manière préférentielle les cellules dans lesquelles le virus se loge afin de produire de nouvelles copies viables.
Seules des cellules infectées circonscrites dans une zone génétiquement morte de son organisme –et donc privées des moyens indispensables à sa propagation– ont été détectées dans l’ADN de la patiente.
«C’est vraiment le miracle du système immunitaire humain qui a réussi ça», commente Xu Yu, un spécialiste de l’immunologie virale qui exerce à l’Institut Ragon de Boston.
Les membres de l’équipe de recherche doivent encore comprendre les mécanismes à l’œuvre dans ce processus de guérison afin d’en reproduire le principe thérapeutique.
En 2019, la «patiente d’Esperanza» s’est associée à l’équipe de Xu Yu en acceptant de participer à une série de tests. Après avoir recherché en vain du VIH viable dans son sang, les chercheurs en ont déduit que la jeune femme avait guéri naturellement.
Il s’agit du deuxième cas de ce genre. Loreen Willenberg, une Californienne de 67 ans, a été la première.
Trois hommes sont également connus pour avoir guéri du VIH grâce à des cures de stérilisation. Timothy Ray Brown, Adam Castillejo et le «patient de Düsseldorf» ont reçu une greffe de cellules souches de donneurs présentant une anomalie génétique rare favorisant la capacité des cellules immunitaires à se défendre. Mais ce traitement est considéré comme trop toxique pour être élargi à d’autres personnes infectées.