Les « dick picks » font partie d’un ensemble appelé « le cyberflashing » qui consiste à envoyer des photos intimes et obscènes à des inconnus en ligne sans qu’ils aient demandé à les recevoir, contrairement aux nudes. Au Royaume-Uni, 22 % des femmes affirment avoir déjà été victime de cyberflashing au cours de l’année 2021.
« Des actes ignobles »
« Il est inacceptable que des femmes et des filles qui voyagent dans les transports en commun ou qui vaquent simplement à leurs occupations quotidiennes soient soumises à cette pratique ignoble. Le cyberflashage peut causer une profonde détresse aux victimes et nos changements garantissent que la police et les procureurs disposent de la clarté dont ils ont besoin pour y faire face et assurer la sécurité des personnes », a déclaré la ministre de la Justice, Victoria Atkins.
Les criminels pourront écoper de deux ans de prison pour l’envoi de ces clichés qui ont pour but « sa propre gratification sexuelle ou pour causer de l’humiliation, de l’alarme ou de la détresse à la victime ». Car ces crimes sexuels ont un effet dévastateur sur les jeunes filles, notamment sur leur confiance en elle et leur santé mentale.
Une meilleure prise en charge des autorités
Si cette pratique se fait beaucoup sur les réseaux sociaux ou les applis de rencontre, elle a aussi lieu dans la rue ou dans les transports via des services comme Bluetooth ou AirDrop. Même si le transfert est rejeté, les victimes ont tout de même un aperçu de l’image. Cette nouvelle prise en compte par le droit pénal permettra aux autorités une meilleure capacité à mener ces auteurs en justice.
« La protection des femmes et des filles est ma priorité absolue, c’est pourquoi nous maintenons les délinquants sexuels et violents derrière les barreaux plus longtemps, donnons aux victimes de violence domestique plus de temps pour signaler les agressions et augmentons le financement des services de soutien à 185 millions de livres sterling par an.
Faire du cyberflashing un crime spécifique est la dernière étape visant à envoyer un message clair aux auteurs de ces actes : ils seront passibles d’une peine de prison », a réagi le vice-premier ministre Dominic Raab.
Lutter contre les contenus inappropriés
Cette mesure fait partie de la nouvelle version du projet de loi sur la sécurité en ligne. Les réseaux sociaux se verront dans l’obligation de mieux lutter contre les contenus illégaux et inappropriés, pour les utilisateurs mineurs comme majeurs. Ces plateformes devront aussi se pencher sur le sujet des escroqueries pour mieux protéger les utilisateurs. Les sites pornographiques devront resserrer la vis sur la vérification de l’âge des visiteurs.
Partir en guerre contre les messages de haine
Les messages haineux, les fausses alertes à la bombe et tous les autres messages menaçants seront aussi dans le viseur de cette loi sur la sécurité en ligne. Ce projet de loi signe une véritable avancée dans la lutte contre le cyberharcèlement qui a explosé avec l’ascension fulgurante des réseaux sociaux et la crise sanitaire qui a augmenté le temps d’écran. Les plateformes qui ne respecteront pas la loi se verront infliger des amendes jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires mondial.