Au moins 26 personnes ont péri dans le naufrage de leur embarcation ce dimanche 10 septembre 2024 au large de Mbour (ouest du Sénégal), nouveau drame de l’émigration clandestine à destination de l’Europe, indique un nouveau bilan communiqué mardi par la Marine.
Les unités de la Marine ont récupéré 17 dépouilles supplémentaires ce mardi, précise la Marine sur les réseaux sociaux. “Au total 26 corps ont été repêchés dans ce naufrage” avec les neuf récupérés auparavant et dont la mort avait été annoncée lundi, dit-elle.
“Les recherches se poursuivent”, a-t-elle ajouté, alors que de nombreuses autres personnes sont portées disparues.
Selon les témoins interrogés à Mbour, des dizaines de passagers avaient pris place dans la pirogue qui a chaviré à quelques kilomètres de la côte peu après son départ.
Le Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations surchargées et souvent vétustes.
Beaucoup de candidats à l’émigration embarquent dans l’important port de pêche de Mbour.
Des milliers de personnes sont mortes en tentant de rejoindre ainsi l’Europe ces dernières années.
L’ancienne Première ministre, Aminata Touré, nommée récemment haute représentante du président de la République Bassirou Diomaye Faye, a exprimé sa “solidarité” et sa “compassion” aux familles des victimes.
“Nous exhortons notre jeunesse à renoncer définitivement à l’idée de l’immigration clandestine et à envisager leur avenir ici, au Sénégal, où des opportunités existent dans le cadre des changements importants à venir”, a-t-elle déclaré sur ses réseaux sociaux.
Plus de 22.000 migrants ont débarqué aux Canaries depuis le début de l’année, soit plus du double par rapport à l’année précédente.
Fin août, le Premier ministre espagnol en tournée en Afrique de l’Ouest a annoncé la signature au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie de nouveaux accords en faveur d’une migration régulée.
Ils mettent en place un cadre concerté d’entrée régulière sur le sol espagnol en fonction des besoins de main d’œuvre.
Lundi soir, le gouvernement gambien a dit avoir appris “que des éléments sans scrupules ou des agences étaient impliqués dans le recrutement illégal de Gambiens pour travailler en Espagne”, hors du cadre de ces accords.
“Le public est invité à s’abstenir de traiter avec ces personnes non autorisées et trompeuses, qui opèrent sans les licences gouvernementales requises”, a déclaré dans un communiqué le porte-parole Ebrima G. Sankareh.
L’ambassade d’Espagne en charge de la Gambie n’a pas souhaité réagir.
© AVEC AFP