Au Sénégal, Dakar va serrer la vis aux entreprises. Le gouvernement finalise en effet son Plan d’actions national sur les entreprises et les droits humains lors d’un atelier à Saly ce mardi 24 septembre 2025. La nouvelle stratégie transformera à terme les relations de travail dans le pays dès 2025.
« Cette rencontre a pour objectif de consolider et valider techniquement le projet de Plan d’actions national dans le cadre d’une approche participative », explique Julien Nga Ndour, directeur des droits humains au ministère de la Justice. Des représentants du Conseil national du patronat, des députés et des partenaires techniques participent aux discussions. Bref, tous les acteurs économiques sont sur le pont.
Le Sénégal a adopté en 2011 les principes onusiens sur les droits de l’homme et les entreprises. Quatorze ans plus tard, la mise en œuvre effective commence véritablement. Le plan d’actions définira les obligations concrètes des employeurs en matière de respect des droits fondamentaux.

Trois piliers pour transformer l’économie
Le dispositif repose sur trois axes. Premier pilier : le devoir de l’État de protéger les droits humains dans l’environnement économique. Deuxième volet : l’obligation des entreprises de respecter ces droits. Troisième composante : la réparation en cas de violation avérée.
« Nous avons pu identifier les problèmes qui ont permis de pouvoir ressortir un ensemble d’axes stratégiques qui permettront au gouvernement de savoir où mettre le doigt pour mettre en œuvre des politiques aidant à faire respecter les droits des entreprises », précise Nga Ndour. La formulation reste administrative, mais l’intention demeure claire.
Ayéda Robert Kotchani, représentant régional du Haut-commissariat aux droits de l’homme pour l’Afrique de l’Ouest, insiste sur « la nécessité de rendre opérationnelle l’institution nationale des droits de l’Homme du Sénégal ». Cette structure, c’est la Commission nationale des droits de l’homme adoptée en septembre 2024 sous la présidence du Pr Amsatou Sow Sidibé.
L’Assemblée nationale du Sénégal dans le jeu pour tout changer dans les entreprises
Le président de la Commission des lois parlementaire, Abdoulaye Tall, confirme l’engagement législatif. L’Assemblée nationale accompagnera « la direction des droits humains et ses partenaires pour faire respecter les droits de l’homme », annonce-t-il. Il s’agit là d’une validation politique qui va faciliter l’adoption prochaine des textes d’application.
Enfin, ce plan s’intègre dans la Vision Sénégal 2050 et la Stratégie nationale de développement 2025-2029. Le gouvernement anticipe une croissance économique moyenne de 6,5 à 7% entre 2025 et 2029, selon la Direction générale de la planification et des politiques économiques.
L’économie sénégalaise change véritablement. Les entreprises devront désormais intégrer les droits humains dans leurs modèles d’affaires, sous peine de sanctions administratives et judiciaires.