Hissène Habré a été autorisé à sortir de prison lundi soir par la justice. Une mesure de soixante jours, liée au Covid-19. Car Hissène Habré, âgé de 77 ans, est exposé à un risque de contamination au coronavirus.
Son séjour en dehors de la prison se passera dans sa résidence de Ouakam au nord de la capitale. Il ne s’agit pas d’une libération, précise dans un communiqué l’administration pénitentiaire, mais bien d’une « sortie de prison sous escorte ».
Le juge de l’application des peines a finalement donné raison aux avocats de l’ancien président. Sa défense avait soulevé dans une lettre fin mars les « risques » de contamination encourus par le détenu. L’ordonnance du juge précise que « le détenu Hissène Habré apparait particulièrement vulnérable » au coronavirus, et que la prison du Cap Manuel doit « recevoir toutes les personnes nouvellement placées sous mandat de dépôt ».
L’ancien homme fort du régime tchadien passera donc deux mois en ce qui s’apparente à une résidence surveillée. Il ne pourra pas quitter son domicile. Une fois passés ces soixante jours sous haute surveillance, Hissène Habré réintégrera le quartier spécialement aménagé pour lui dans la prison du cap Manuel.
Maître Assane Dioma Ndiaye, l’un des avocats sénégalais du collectif des victimes du régime d’Hissène Habré, précise bien qu’il ne s’agit en aucun cas d’une grâce et qu’Hissène Habré devra retourner en prison.
Hissène Habré a été condamné en appel en 2017 à la prison à perpétuité à Dakar (par les chambres africaines extraordinaires) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité durant son régime, au Tchad, entre 1982 et 1990.
