L’ancien président Macky Sall a accusé ses successeurs d’avoir mis le Sénégal dans une “situation catastrophique” par leur inaction depuis leur arrivée au pouvoir, dans une lettre publiée ce mercredi 6 novembre 2024 en vue des législatives du 17 novembre prochain.
Le candidat désigné par M. Sall pour lui succéder après 12 ans de pouvoir a été battu en mars au premier tour de la présidentielle par Bassirou Diomaye Faye, porté au sommet par celui qui est aujourd’hui son Premier ministre, Ousmane Sonko.
Les nouvelles autorités ont promis de rompre avec l’ancienne gouvernance, injuste et corrompue selon elles. M. Sonko a continué, en tant que Premier ministre, à s’en prendre violemment à M. Sall et aux anciens gouvernants et a promis qu’ils seraient jugés.
“Le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance”, dit M. Sall, tête de liste de son camp aux législatives, dans sa lettre publiée sur les réseaux sociaux.
“Le temps de la parole stérile a remplacé le temps de l’action utile aux populations, au moment où des urgences sont partout signalées”, dit-il.
M. Sall, qui revendique d’avoir laissé un pays sur la voie de l’émergence, juge que sept mois après, l’agriculture, la pêche, l’artisanat, le petit commerce et le bâtiment sont dans une “situation catastrophique”.
Le gouvernement actuel a dit avoir trouvé des comptes publics dans un état “catastrophique” en conduisant un audit. M. Sonko a accusé les anciens dirigeants d’avoir manipulé les chiffres et menti aux partenaires étrangers, dont le Fonds monétaire international.
M. Sall parle d’affirmations “calomnieuses” qui ont poussé deux agences d’évaluation à revoir défavorablement la note souveraine ou la perspective du Sénégal.
Un porte-parole du FMI a confirmé à l’AFP que le Fonds avait suspendu son programme d’aide actuel “en attendant que la Cour des comptes (sénégalaise) valide le rapport d’audit” dont le gouvernement a présenté les conclusions en septembre.
Le FMI n’ouvrira pas de discussion sur un nouveau programme “avant que la situation ne soit clarifiée par les autorités sénégalaises”, a dit le porte-parole.
Les Sénégalais sont appelés à élire une nouvelle Assemblée après la dissolution prononcée, en septembre par le nouveau président, du Parlement encore dominé par le camp de M. Sall. Ce dernier a quitté le pays après la présidentielle et son retour pour les législatives est jugé très improbable.
© AVEC AFP