Le patron de presse du Sénégal, Madiambal Diagne, critique du pouvoir, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international, a été interpellé puis relâché et placé sous contrôle judiciaire en France, ont annoncé ses avocats dans un communiqué ce mardi 21 octobre 2025 au soir.
Mardi, « M. Diagne a été interpellé, pour se voir notifier par le parquet général de Versailles un mandat d’arrêt émis par le Sénégal », ont détaillé ses avocats sénégalais et français, dont Mes Vincent Brengarth et William Bourdon.
Ils précisent que leur client, patron du groupe de presse Avenir Communication, qui édite le journal sénégalais Le Quotidien, a été par la suite libéré et placé sous contrôle judiciaire « en tenant compte de ce que notre client est une personnalité publique, journaliste connu, propriétaire d’un titre de presse et qu’aucun élément au dossier ne laissait penser qu’il allait se soustraire à la procédure d’extradition ».

Les autorités sénégalaises avaient émis, en septembre, un mandat d’arrêt contre Madiambal Diagne, qui avait fui le pays malgré une interdiction de sortie du territoire.
Il avait été précédemment convoqué par la Division des investigations criminelles (DIC) dans le cadre d’une enquête portant sur de présumées transactions financières suspectes.
Après son départ du territoire sénégalais, le journaliste avait publié un message sur X, révélant se trouver en France et vouloir « préparer (sa) défense ». Dans le même post, il avait assuré revenir « dans quelques jours pour faire face à ses responsabilités ».
Madiambal Diagne avait été emprisonné pendant 17 jours dans la capitale sénégalaise, Dakar, durant l’été 2004, après des accusations de « troubles à l’ordre public, d’incitation des magistrats à la rébellion et de diffusion de correspondances secrètes ».
L’incarcération de M. Diagne avait déclenché une importante mobilisation de la presse privée sénégalaise et des organisations internationales de défense de la presse. Il a bénéficié, deux ans plus tard, d’un non-lieu dans ce dossier.
Concernant sa récente arrestation, la procédure « doit désormais se poursuivre », conclut le communiqué de ses avocats.
Le patron de presse et ses conseils « restent confiants compte tenu du caractère totalement infondé des accusations contenues dans la demande d’extradition et de son irrégularité ».