Satisfait du sommet de Paris sur le financement des économies africaines après la Covid-19? L’économiste au micro d’une radio allemande a livré son analyse.
Le prof. Kako estime que depuis les ajustements structurels, la relance économique n’a eu que peu d’intérêt dans l’agenda international du développement. “Nous sommes dans une perspective qu’on peut qualifier de Keynésienne”, a-t-il commenté
Alors qu’on essaie d’obtenir un tirage de 650 milliards dollars au titre des droits de tirage spéciaux, seulement 33 milliards reviendront à l’Afrique soit seulement 5%, alors que l’Afrique représente 17% de la population mondiale. En termes d’équité, je pense qu’il y a encore un effort à faire”, a-t-il déploré.
Quant aux promesses du président français dans sa volonté de lancer une dynamique de reconstruction de l’Afrique, Kako Nubukpo pense que ce n’est pas vraiment des effets d’annonce. “Il faut faire crédit au président Macron de sa volonté d’impulser ce New Deal. Mais ce qui va importer, c’est d’une part les montants effectifs, qui viendront en Afrique, et d’autre part, de manière structurelle, comment l’Afrique elle même va piloter son processus d’émergence; parce qu’on ne peut pas tous les 10 ans ou tous les 20 ans, faire des sommets pour effacer la dette et dire qu’on va financer l’Afrique. Quand vous voyez les flux financiers, je pense qu’il y a beaucoup plus de flux financiers qui quittent l’Afrique, que de flux Financiers qui entrent en Afrique,” affirme l’ancien ministre togolais. Pour lui, c’est aussi important de voir comment les ressources sont mobilisées de façon endogène en Afrique pour financer l’industrialisation et la transformation structurelle de l’Économie.