Anatoli Antonov, l’ambassadeur de la Russie aux États-Unis, a affirmé que Washington a, depuis longtemps, tenté de monter les États africains contre la Fédération de Russie, mais que le bilan final est que cette entreprise américaine n’a pas été florissante.
« Les Américains, ont-ils réussi à monter les pays africains contre nous ? Il y a une ferme conviction qu’ils ont échoué », a indiqué M. Antonov dans une interview accordée à l’agence de presse russe TASS.
« Comme avant, nous ressentons le soutien et le souhait de nos amis africains de développer la coopération, ce qui s’est clairement confirmé au cours des votes de résolutions antirusses à l’Assemblée générale des Nations unies et dans nos contacts avec nos partenaires, y compris à Washington », a-t-il ajouté.
Le diplomate russe a assuré, dans la suite de son intervention, que Washington a pour but en Afrique de contrer « l’expansion de l’influence » russe sur le continent.
« Cela découle de la stratégie américaine pour l’Afrique subsaharienne », a-t-il allégué tout en mettant l’accent sur le Sommet USA/Afrique de décembre qui, selon lui, est une manière pour les États-Unis de tenter d’évincer le Kremlin de l’Afrique.
“Même si les Américains ont prétendu que la confrontation géopolitique ne figurait pas à l’ordre du jour de l’évènement, la vérité finit toujours par éclater.
Le fait que les États-Unis se posent pour mission dans cette partie du monde d’évincer la Russie et la Chine est confirmé par les déclarations de représentants des autorités américaines ainsi que par les documents finaux adoptés à la réunion : la déclaration conjointe des États-Unis et de l’Union africaine sur la sécurité alimentaire et la vision du partenariat des États-Unis avec l’Afrique.
Ces deux documents sont marqués par des connotations antirusses et anti-chinoises », a expliqué Anatoli Antonov.
Le diplomate a qualifié d’intéressant le fait qu’« avant la publication, le contenu et le fait même de l’élaboration de ces documents aient été tenus secrets ». « Ils ont été cachés non seulement du public, mais des participants au sommet eux-mêmes. À notre avis, cela confirme une nouvelle fois le manque de scrupules de l’administration envers les pays africains. »
Le représentant russe s’est dit convaincu que « les slogans de Washington sur un nouveau partenariat du XXIe siècle ne sont en réalité qu’un loup déguisé en agneau ».
« La vieille politique, en fait néocoloniale, est dissimulée par des assurances d’amitié. Remarquez que la Maison-Blanche n’a pas une seule fois parlé de « coopération avantageuse ». Ici, on part apparemment du fait que les bénéficiaires doivent être avant tout les États-Unis », a-t-il conclu.