Les militaires au pouvoir et les meneurs de la contestation au Soudan doivent sceller un accord historique ouvrant la voie à un transfert du pouvoir aux civils, ce samedi. Une cérémonie doit se dérouler samedi après-midi à Khartoum sur les bords du Nil pour la signature des documents qui définissent les 39 mois de transition à venir.
Dans la capitale, les dignitaires étrangers et des milliers de Soudanais affluaient dès vendredi pour l’occasion. Conclu début août, l’accord a mis fin à près de huit mois d’un mouvement de contestation inédit qui a conduit à la chute du président Omar el-Béchir, le 11 avril avant de se retourner contre les généraux du Conseil militaire de transition qui a pris sa succession.
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Conclu à la faveur d’une médiation de l’Ethiopie et de l’Union africaine, cet accord a été accueilli avec soulagement des deux côtés, les manifestants célébrant la victoire de leur «révolution» et les généraux s’attribuant le mérite d’avoir évité une guerre civile.
Les premières étapes de la transition devraient suivre la signature avec l’annonce, dimanche de la composition du Conseil souverain en majorité constitué de civils qui doit mener la transition. L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), le fer de lance de la contestation, a désigné Abdallah Hamdok, un ex-économiste de l’ONU, le jeudi, pour devenir Premier ministre. Le Conseil souverain doit l’annoncer mardi s’il le confirme à ce poste.
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Le Premier ministre éthiopien participera à la cérémonie aux côtés de dirigeants d’autres pays de la région. L’une des premières conséquences de l’accord en matière diplomatique devrait être la levée de la suspension en juin du Soudan de l’Union africaine. La signature «rouvrirait la porte aux relations internationales du Soudan» a déclaré le général Mohammed Ali Ibrahim, membre du Conseil militaire de transition, le vendredi.