Bamako perd l’une de ses figures avec la disparition de Soumana Sako, ancien Premier ministre. Il est décédé ce mercredi 15 octobre 2025 selon les informations de l’Agence Malienne de la Presse.
Pour rappel, l’homme politique s’était progressivement retiré de la vie publique après des décennies d’engagement au service de l’État.
Qui est Soumana Sako, ancien premier ministre du Mali ?
Né à Nyamina en 1950, Soumana Sako n’avait pas attendu la fin de ses études pour déjà influer sur le pays. Ses résultats scolaires le classaient premier au Mali. En 1967, il obtint le Diplôme d’études fondamentales. Trois ans après, en 1970, il franchissait le baccalauréat en tête du palmarès national.

Ses formations se poursuivirent bien au-delà du Mali. L’université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, lui remit un doctorat en économie du développement assorti de la mention honorifique. Entre ces deux expériences académiques majeures, il accumulait d’autres diplômes : une licence de l’École nationale d’administration malienne et un master en gestion de projets. Enfin, des stages spécialisés le conduisirent jusqu’à Moscou, au cœur de l’ancien système soviétique, puis à Washington et Berlin.
Cette préparation le rendait inévitable pour les responsabilités gouvernementales. En 1986, sous Moussa Traoré, il devient ministre des Finances.
Dix-huit mois d’une gestion stricte : les retards de salaires accumulés pendant des mois furent régularisés. Les caisses publiques, vidées, retrouvèrent de l’équilibre. L’homme savait compter.
C’est pourquoi, quand la dictature de Moussa Traoré s’écroula en 1991, Amadou Toumani Touré le pensa indispensable. Le général le nomma Premier ministre du gouvernement de transition. Douze mois séparent cette nomination d’une élection qui restituera le pouvoir aux civils. Soumana Sako y prépara le terrain. Il était celui par qui le poste de Premier ministre fut définitivement réinstauré au Mali.
Les années qui suivirent le virent moins visible. Candidat à l’élection présidentielle de 1997, il renonça finalement, dénonçant des irrégularités massives. En 2002 et 2007, il préféra soutenir le retour au pouvoir de celui qu’il avait servi comme ministre : Toumani Touré. Un choix de cohérence, disait-il.
Le virage vers une vraie ambition présidentielle survient tard, quand il fonda la Convention nationale pour une Afrique solidaire. Plus tard, il dirigera cette structure politique dont le programme reposait sur la restauration de l’autorité de l’État et la lutte contre la corruption. Il se présenta en 2012, sans succès.
Depuis, la vie publique l’ignorait progressivement. Soumana Sako disparaît à 75 ans.