En Suède, la police et le gouvernement tirent la sonnette d’alarme sur l’emprise de plusieurs dizaines de clans mafieux qui sévissent selon elle dans le royaume. Les fusillades et autres règlements de comptes violents se sont multipliés de façon inquiétante dans le plutôt paisible pays nordique.
Faisant fi des autorités au nom du clan, ces «gangs familiaux» exercent désormais une influence considérable dans plusieurs quartiers défavorisés des grandes villes suédoises, sans que le gouvernement ni la police ne trouvent de parade vraiment efficace, déplorent des experts.
«C’est un poison dans notre société dont nous devons nous débarrasser», a déclaré début septembre le Premier ministre suédois Stefan Löfven.
Explosions de grenades dans des immeubles, voitures plastiquées, trafics de drogue, chantages viennent nourrir les pages de faits divers, quand les témoins sont souvent trop effrayés par les représailles pour témoigner.
«Vous avez vu le film «Le Parrain ?’», demande à l’AFP la journaliste Johanna Backström Lerneby, auteure d’un livre sur l’une des plus célèbres familles criminelles en Suède, «alors vous voyez ce que c’est».
Plusieurs personnes liées au clan que la journaliste explore dans son livre «La famille» ont fait parler d’eux en août, lorsqu’un conflit a éclaté avec une bande rivale. Prenant la place de la police, ils ont installé des barrages routiers de fortune dans leur quartier difficile de Göteborg à Angered, arrêtant voitures et demandant cartes d’identité à quiconque passait. Afin de «protéger les résidents et les enfants du secteur», a argué l’un d’entre eux à la télévision SVT.
Avec ATS