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Tabaski 2019 : un enfant s’est immolé par le feu parce que sa famille n’a pas acheté de mouton

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Samedi 10 août, la veille de l’Aïd el-Kebir en Tunisie, un adolescent de 15 ans s’est immolé par le feu, dans la région de Kasserine, dans le nord-ouest du pays, parce que sa famille n’a pas eu les moyens d’acheter un mouton, a rapporté le site d’information Tunisie Numérique.

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Le jeune adolescent est actuellement en réanimation dans un état critique, attendant son éventuel transfert au centre des grands brûlés de Ben Arous, dans le nord-est du pays.

« La modeste famille » du jeune adolescent manque de beaucoup de choses, ont indiqué des proches au média.

Le prix du mouton

Lundi 5 août, dans une déclaration à la presse, Slim Saadallah, le président de l’Organisation de défense des consommateurs (ODC), avait affirmé que le prix du mouton de l’Aïd el-Kebir était très élevé, notant qu’il avait atteint en moyenne 1.250 dinars, soit 392 euros.

Le pouvoir d’achat en Tunisie

Fin décembre 2018, dans une déclaration à la radio Mosaïque FM, Néji Jalloul, directeur de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), avait tiré la sonnette d’alarme quant à l’érosion de la classe moyenne tunisienne.

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« La classe moyenne a perdu près de 40 % de son pouvoir d’achat au cours de ces dernières années », avait-il affirmé.

Tout en rappelant que la classe moyenne en Tunisie comptait près de 1,9 million de personnes réparties entre le secteur public, les professions libérales et le secteur privé, l’homme a souligné que « 60 % d’entre eux perçoivent un salaire inférieur à 1.000 dinars [313 euros, ndlr] par mois et 33 % d’eux touchent un salaire mensuel de moins de 500 dinars [157 euros, ndlr]». Il a par ailleurs indiqué que la classe moyenne représentait 50 % de la population tunisienne contre 70 % en 2010 et 84 % en 1984. Le déclin de cette frange de la société, selon lui, est dû à l’effet de l’inflation, de l’envolée du chômage et de la dégradation galopante du pouvoir d’achat.

Dans la même émission de Mosaïque FM, Férid Ben Saïd, expert de l’ITES, avait estimé que pour mettre fin à l’appauvrissement de la classe moyenne, il était nécessaire de majorer de 50 % les salaires de cette catégorie durant les cinq prochaines années.

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« Pour rester dans la classe moyenne, un fonctionnaire qui perçoit un salaire mensuel de 1.000 dinars, devra voir son salaire frôler les 1.500 dinars [470 euros, ndlr]», avait-il expliqué.

Une étude publiée par l’Observatoire de protection du consommateur et du contribuable a révélé que près de 50 % des salariés tunisiens dépensaient la totalité de leurs revenus entre le 12 et le 13 de chaque mois. Cette même étude a indiqué que 17% des familles tunisiennes ne consommaient pas de viande.

Avec sputnik