Critiqué par Patrice Talon, lors de son dernier interview accordé à Jeune Afrique, l’ex président béninois Boni Yayi vient de répondre à son successeur.
Dans l’interview le chef de l’Etat béninois répondait à la question sur ses relations tendues avec les anciens présidents Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo.
Et comme on peut s’y attendre, Patrice Talon n’est pas allé du dos de la cuillère avec sa réponse : « Je crois que l’on s’attendait que ces personnalités profitent de leur statut de quasi-intouchables pour être des recours en matière de conseils, de sagesse, d’arbitrage et d’expérience. Mais quand, à l’instar de Thomas Boni Yayi, on se comporte en compétiteur alors qu’on n’est plus dans la compétition, il y a problème. Et quand, tel le patriarche Soglo, on en vient à insulter en public le chef de l’État en exercice de son propre pays, il y a de quoi s’inquiéter. Je souhaite que l’un et l’autre retrouvent leur rang et leur niveau, qu’ils se ressaisissent. Dans l’intérêt du Bénin, qu’ils ont tous deux eu l’honneur de diriger ».
Lundi, l’ex banquier Boni Yayi a tenu à répondre à son successeur. « Est-ce une menace de plus après tous les déboires contre ces derniers ? A nous de nous ressaisir ? C’est bien lui qui doit se ressaisir et accepter les contradictions constructives et la compétition car nous sommes du côté du peuple. Le Bénin appartient à nous tous »,a indiqué Boni Yayi.
« Je vous laisse le soin d’apprécier la tonalité de ses propos à l’endroit de ses prédécesseurs dans la fonction qu’il n’a jamais respectés parce que encombrants pour lui. Quels que soient nos rangs, ne perdons pas de vue les valeurs africaines. Le respect des Aînés dans tous les domaines. Mieux, dans les écritures saintes, l’épître de Jacques dit je cite « La langue d’un homme est souvent la cause première de sa propre ruine» fin de citation », a-t-il ajouté.
Revant sur la Bible offerte à Patrice Talon, M. Boni Yayi a indiqué avoir fait ce geste pour permettre à son successeur de rester dans le droit chemin.
« J’ai eu l’occasion d’offrir, le 6 Avril 2016, à mon successeur, la Sainte Écriture pour lui rappeler qu’à ce poste de responsabilité, il faut avoir du cœur, et ne pas s’éloigner de ce livre Saint, car c’est alors qu’il aura du succès et la réussite dans toutes ses entreprises c’est à dire dans la gestion de l’intérêt général au sommet de l’Etat », a révélé M. Boni Yayi.
« Mon successeur Talon m’a rassuré qu’il rangera la Bible et je lui ai dit de la lire de l’avoir sur son chevet, dans sa voiture et dans son bureau et de la mettre en pratique. J’étais convaincu que mon geste s’assimile aux meilleurs conseils et sagesse qu’il appelle de ses vœux aujourd’hui au soir de son Mandat. La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse », a-t-il confié.