Le calme est revenu, ce jeudi 9 janvier 2025, dans la capitale tchadienne N’Djamena après une “attaque” la veille au soir contre le palais présidentiel qui a fait 19 morts dont 18 parmi les assaillants, selon le gouvernement.
Les dispositifs de sécurité renforcés et les interdictions de circulation mis en place mercredi soir ont été levés jeudi matin aux abords de la présidence où la circulation était normale, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Selon le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, un groupe de “24 personnes”, qu’il a décrites comme “un ramassis de pieds nickelés” drogués et alcoolisés venus en civil d’un quartier pauvre du sud de la ville avec “des armes, des coupe-coupe (machettes, NDLR) et des couteaux”, s’est attaqué aux gardes du palais présidentiel, avant d’être rapidement neutralisé.
Sur les 24 personnes que comptait le commando, “il y a eu 18 morts et 6 blessés”, et un garde de la présidence a été tué et trois autres blessés dont deux grièvement, a-t-il précisé mercredi soir.
“La situation est totalement maîtrisée. (…) Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée”, avait-il indiqué en milieu de soirée dans une vidéo publiée sur Facebook depuis le palais présidentiel.
Le chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby Itno, se trouvait au palais présidentiel au moment de l’attaque, a indiqué à l’AFP M. Koulamallah, sans plus de précisions.
Mais certains voix dans l’opposition émettaient jeudi matin des doutes sur le récit du gouvernement.
Le porte-parole d’un groupe de parti d’opposition, Max Kemkoye, porte-parole du Gcap (Groupe de concertation des acteurs politiques) évoquait ce matin “un synopsis malheureux” et un “montage” orchestré par le pouvoir.
Le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’il ferait une déclaration au corps diplomatique accrédité jeudi après-midi, et une déclaration du procureur de la République est également attendue dans la journée.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et présentées comme filmées par les militaires à l’entrée de la présidence montraient des forces de sécurité tchadiennes circulant entre de nombreux cadavres ensanglantés étendus sur un sol jonché de tâches de sang. D’autres sont vivants et assis au sol, ligotés. Tous sont apparemment de jeunes hommes en habits civils (jeans, shorts ou jogging, chemises, T-shirts, baskets), parfois en guenilles, entre deux mares de sang.
© AVEC AFP