Le Mali vient de rendre coup pour coup à la France avec l’annonce de l’expulsion de cinq diplomates français.
Ils se voient signifier leur expulsion du Mali. La riposte survient après que la France a déclaré deux représentants maliens persona non grata.
Il faut savoir que l’affaire remonte au 15 août dernier. Un agent français tombe dans les filets des autorités du Mali.
Les autorités du colonel Assimi Goïta l’accusent d’espionnage pour le compte des services secrets français. Le Mali dénonce alors une manœuvre de déstabilisation orchestrée par des « États étrangers » via un « groupuscule d’éléments marginaux » de ses propres forces armées.
Paris réagit avec fermeté. Le Quai d’Orsay rejette ces « accusations sans fondement » et réclame la « libération sans délai » de son ressortissant. L’homme travaillait officiellement à l’ambassade de France à Bamako.
Ce vendredi 19 septembre 2025, la France passe à l’offensive. Deux diplomates maliens reçoivent 72 heures pour plier bagages. Ces officiers supérieurs de l’armée et de la police exercent à l’ambassade et au consulat du Mali à Paris. L’ultimatum expire samedi 20 septembre.
Une source diplomatique française ne mâche pas ses mots : « Le Mali viole délibérément une des règles les plus fondamentales du droit international, s’agissant d’un agent diplomatique dûment accrédité par les autorités maliennes ». Elle qualifie l’arrestation d’acte « grave » et « hostile ».
Informé des sanctions françaises, Bamako riposte. Cinq personnels de l’ambassade de France se voient à leur tour déclarés indésirables. Problème : ces diplomates avaient déjà quitté le Mali dimanche, selon Paris. Un départ anticipé qui ressemble fort à une évacuation préventive.
Et il faut savoir que la France ne s’est pas arrêté l’expulsion des deux diplomates français. Elle a rompu sa coopération antiterroriste avec Bamako.
Notons que la collaboration se poursuivait discrètement malgré la brouille diplomatique entre le deux nations. Les services de renseignement des deux pays continuaient leurs échanges d’informations contre les groupes jihadistes qui écument le Sahel depuis quinze ans.
« Face à un acte d’une telle gravité et d’une telle hostilité, la France a décidé de suspendre la coopération avec le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », indique la source diplomatique française.
Bref, c’est la fin d’un partenariat sécuritaire qui résistait aux turbulences politiques. Cette rupture intervient dans un contexte sahélien dégradé où plusieurs anciens partenaires de Paris ont tourné le dos à l’ancienne métropole.
Les menaces françaises ne s’arrêtent pas là. Paris prévient via le chargé d’affaires malien que « d’autres mesures seraient mises en œuvre à court terme » si son agent n’est pas libéré rapidement.
