Le gouvernement des États-Unis d’Amérique a appelé ce mercredi 15 octobre 2025 à faire front commun contre les restrictions mises en place par la Chine sur les exportations de terres rares, essentielles à l’économie mondiale, assurant que « c’est la Chine contre le reste du monde ».
« Nous n’allons pas laisser un groupe de bureaucrates à Pékin tenter de contrôler les chaînes de production mondiales », a déclaré le ministre des Finances, Scott Bessent, lors d’une rare conférence de presse organisée au sein du ministère du Trésor, à quelques pas de la Maison-Blanche.
« Pour être clair, cela n’est pas un sujet seulement pour les États-Unis (…) c’est une manœuvre de coercition économique contre tous les pays du monde », a affirmé, lors du même événement, le représentant au Commerce Jamieson Greer.

« Ils (les Chinois) veulent contrôler l’économie mondiale. On ne va pas les laisser faire et on est déjà en discussions » avec des partenaires « pour riposter », a ajouté Scott Bessent un peu plus tard devant un comité restreint de journalistes, avant un entretien bilatéral avec son homologue japonais.
Les responsables américains ont pris la parole alors que leurs homologues du monde entier sont rassemblés cette semaine à Washington pour les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Outre les États-Unis, une « réponse coordonnée » envisagée par l’UE contre la Chine
Premier producteur mondial de terres rares, la Chine a annoncé la semaine dernière de nouveaux contrôles sur les technologies liées à ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement.
Cette décision a provoqué la colère de Donald Trump, qui a menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les produits chinois et d’annuler une rencontre avec son homologue Xi Jinping.
« Bien que nous puissions prendre des mesures importantes » en représailles, « nous préférons ne pas le faire », a également assuré mercredi Scott Bessent.
Avant d’adopter soudain un ton moins offensif : « La Chine est ouverte à la discussion (…) Je suis optimiste quant à la possibilité d’apaiser la situation. »
Le président Trump a aussi semblé souffler le chaud et le froid la veille, vantant une nouvelle fois sa relation personnelle avec Xi Jinping, tout en menaçant de stopper les achats d’huile de cuisson en provenance de Chine par les États-Unis.
Selon Scott Bessent, « le président Donald Trump compte toujours rencontrer prochainement son homologue chinois ».
« Autant que je sache, le président Trump est pour », a-t-il précisé.
Donald Trump avait annoncé qu’une rencontre était programmée en marge du sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), prévu les 31 octobre et 1er novembre en Corée du Sud, avant de laisser entendre qu’il pourrait se raviser.
Pékin a défendu mercredi ses contrôles sur les exportations de terres rares, assurant qu’ils étaient conformes aux pratiques internationales.
Ces nouvelles règles sont « source d’inquiétude », a jugé mercredi auprès de l’AFP le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, assurant que l’Union européenne était « prête à mener une réponse coordonnée, notamment dans le cadre du G7 ».